21.5.16

Episode 115: Métissage des cultures


Maëva voyait son ventre s'arrondir de plus en plus au fil des jours. Le temps passait sans qu'on ne s'en rende compte, et elle arrivait bientôt au terme: le bébé risquait d'arriver à tout moment. Odin était à l'affût du moindre signe annonçant la naissance du petit, ce qui signifiait qu'il ne voulait plus laisser la jeune femme seule. Il la suivait un peu partout, allait dans la salle de bains quand elle se brossait les dents, et trouvait toujours un prétexte pour passer dans la pièce où elle se reposait.

"Tout va bien ce matin? demanda-t-il en se soulageant dans les toilettes.
-Mmhm... Aucun signe en vue. Je crois que tu peux déstresser pour aujourd'hui!
-On ne sait jamais... Ça pourrait arriver en pleine journée."

Il se rhabilla, puis se lava soigneusement les mains, pensifs. La jeune femme déposa un baiser sur sa joue. Avec le temps et les conseils d'Azalée, elle avait appris à prendre les choses du bon côté, et elle ne se sentait plus du tout tendue à propos de l'accouchement. Son mari, en revanche, n'ayant aucune prise sur ce qui allait se passer, ne pouvait pas prendre les choses aussi sereinement.


Mais les intuitions du jeune homme n'avaient pas été sans fondements: au moment du petit-déjeuner, des contractions commencèrent à prendre Maëva d'assaut.

"Oh... Oh!"

Son visage fit la grimace, et ses mains se posèrent involontairement sur son ventre.

"Maëva? Est-ce que ça va?"

Il s'était immédiatement levé et avait couru à ses côtés. Il trouvait ses questions stupides, mais qu'aurait-il pu dire de plus dans une pareille situation?

"Je... Je ne sais!
-Est-ce que tu as mal? Ça revient souvent?
-Ce... Ce sont des contractions, j'en suis certaine! J'en avais déjà eues les derniers jours, mais...
-Tu me l'avais caché ça!
-Mais ce n'était pas aussi douloureux, ni aussi rapproché!
-Il faut qu'on y aille, c'est certainement le bébé! s'exclama-t-il paniqué."


La future mère s'appuya sur une chaise, et il vint la soutenir pour l'emmener dans le hall d'entrer.

"Je vais aller chercher tes affaires! Il faut qu'on se rende tout de suite au centre des nouveaux-nés! Vite!
-Oui, oui! Mais par pitié, arrête de courir partout comme ça, tu me donnes des vertiges!"

Il la posa rapidement sur une chaise, et elle se mit à gémir de douleur.

"J'arrive, je me dépêche!"

Il attrapa plusieurs vêtements au passage qu'il jeta dans une petite malle, puis il retourna la voir.

"Allez, viens, on y va!
-Je... Je te suis!"

Il lui prit la main, et l'obligea à marcher jusqu'à la maternité. Fort heureusement, ils habitaient juste à côté, et en dix minutes tout au plus, ils étaient arrivés. Quand ils entrèrent dans le bâtiment, on sut rapidement ce pour quoi ils étaient là, à la vue de la jeune femme qui se tenait le ventre et serrait les dents.


Ils restèrent là-bas plusieurs heures, et quand l'enfant pointa enfin le bout de son nez, le soleil se couchait.

"Un dernier effort, allez tu y es presque! l'encouragea Odin."

Elle poussa une dernière fois, et on entendit presque instantanément des pleures. L'enfant était en vie, et il voulait crier au monde entier sa présence sur Terre.

"C'est... c'est... souffla la jeune femme à bout de forces.
-C'est un garçon! s'exclama son mari en lui tendant le petit garçon."

Elle tendit les bras, et l'accueillit sur son sein. L'enfant se tourna instinctivement vers elle, et téta rapidement pour prendre son premier vrai repas.

"Comment allez-vous l'appeler? leur demanda-t-on pour inscrire le nouveau-né sur les registres de l'île."

Les parents se regardèrent dans un sourire, et le jeune père déclara:

"Neven. Il s'agit de Neven."


On ne les garda pas très longtemps dans la pièce: sur l'île, les mères pouvaient rentrer quasi immédiatement après un accouchement. Après tout, elle avait accès à tous les soins en ligne, et des infirmières pouvaient intervenir à domicile en très peu de temps, étant donné la faible superficie du continent. Cependant, on leur offrait toujours une boîte médicale, avec tout le nécessaire des premiers soins en cas d'urgence.

Maëva tenait à peine sur ses jambes, mais on leur prêta également une chaise roulante, sur laquelle elle put s'asseoir, et Odin la poussa jusqu'à leur maison.

Ce fut à son tour de prendre le bébé dans ses bras, même s'il avait peur de lui faire mal. Il était beaucoup plus petit que ce qu'il pensait, et chacun de ses membres semblait si fragile qu'il ne voulait pas le blesser. Neven... Ce petit cadeau du ciel. Il avait trouvé ce prénom en observant les étoiles avec sa femme, un soir où le ciel avait été bien dégagé. Neven signifiait le ciel, et il avait trouvé cela si joli et si beau, qu'il avait tout de suite voulu ce prénom pour un petit garçon.


La journée avait été rude pour Maëva, que s'octroyer un bain pour reprendre des forces ne semblait pas être du luxe. Elle avait l'impression d'avoir vécu quelque chose qui n'avait pas son pareil, et il était plus que probable qu'elle ne puisse jamais ressentir quelque chose d'aussi fort dans un autre moment.

La voilà qui était mère. Les voilà devenus parents. C'était une sensation merveilleuse, et elle se sentait investie d'une nouvelle mission, d'un nouveau but dans sa vie: protéger ce petit garçon, l'aider à grandir et l'élever du mieux possible sur cette île aux ressources grandioses.

Odin vint la rejoindre quelques instants plus tard, et il s'agenouilla devant la baignoire?

"Comment te sens-tu?
-J'aurais dû compter le nombre de fois que tu m'as posé cette question au cours des dernières semaines... répondit-elle faiblement, mais avec bonne humeur.
-C'est que je m'inquiète pour toi.
-Je me sens fatiguée, mais... tout va bien."


Il lui mouilla les épaules, et quand elle voulut sortir de l'eau, il l'enveloppa dans une grande serviette propre et lui frictionna le corps pour la sécher.

"J'aime quand tu es aux petits soins pour moi, lui avoua-t-elle.
-Est-ce que ça veut dire que tu veux un deuxième enfant? demanda-t-il pour la taquiner.
-Pas tout de suite, je ne crois pas! rit-elle aux éclats. Plus tard, qui sait...
-J'en serai ravi. As-tu envie de boire quelque chose? De manger?"

Elle secoua la tête.

"Non merci... Je n'ai envie que d'une seule chose, c'est de me coucher quelque part...
-Alors viens."

Il la souleva, puis l'installa confortablement devant la télévision, avant d'y prendre place à son tour. Il appuya sur la télécommande, et mit un programme au hasard. Ce n'était pas vraiment pour suivre la chaîne, mais plutôt pour avoir un fond sonore, et quelque chose à regarder pendant cette étreinte qu'il voulait faire durer le plus longtemps possible.


Le ciel se teintait déjà de couleurs pastels, telles que le rose et le orange. La lune s'éveillait au-dessus de l'océan, et l'on n'entendait plus que le bruit des palmiers qui tanguaient lentement près de la plage.

Il ne s'en rendit pas tout de suite compte, mais la jeune femme s'était endormie dans ses bras. Elle était épuisée, et il le comprenait bien: il ne l'avait jamais vu autant souffrir, et elle qui avait eu peur toute sa vie de ressentir de telles choses, avait été très courageuse.

Il essaya de la soulever dans ses bras, sans la réveiller, et il l'emmena dans la chambre, où il la déshabilla avant de la mettre au lit. Elle avait ouvert les yeux plusieurs fois, sans bien se rendre compte de l'heure qu'il était, mais dès qu'il la coucha, elle se rendormit rapidement. Il se pencha alors au-dessus du berceau, pour admirer tranquillement son enfant. Neven avait la peau très foncée, et il ne doutait pas qu'il serait un solide garçon plus tard... Oui, c'était bien son fils qui se reposait là.

Il lui toucha la main, puis tendit son index à Neven, qui referma immédiatement sa petite main dessus. Leurs regards se croisèrent un instant, et Odin en fut émerveillé.


Ainsi débutait la vie de famille pour Odin, Maëva et Neven. Les premiers jours, et surtout les premières nuits, ne furent pas des plus facile: Neven était un bébé qui refusait de dormir très longtemps, et quand il se réveillait, il fallait vite accourir au-dessus de son berceau. Il refusait de rester seul, et il était souvent dans les bras de son père ou de sa mère.

Il leur arrivait cependant de pouvoir se retrouver seuls, ils ne voulaient pas renoncer à leur vie de couple et profitaient de chaque instant qui leur était donné.

"Chuuut, on va réveiller Neven... disait parfois la jeune femme quand on mari était trop enjoué.
-Mais j'ai envie de toi...
-Moins fort!"

Il était malgré tout difficile de rester bien silencieux dans ces moments d'intimité, et ils avaient fini par décider qu'ils confieraient le bébé à ses grands-parents, dès qu'ils auraient envie d'être à deux. C'était une solution qui convenait à tout le monde, et qui semblait être la meilleure.


La maison prenait de plus en plus la personnalité des personnes qui y vivaient: l'une avait grandi dans des technologies de très haut niveau, mais aimait le confort simple et les appareils facile d'utilisation, l'autre était née dans la précarité de la jungle, et admirait tous les objets nouveaux à ses yeux. Le couple avait donc décidé de parfaire sa salle de bains pour une utilisation optimale, et Odin devait améliorer les robinets, pour qu'ils viennent à tous.

C'était lui qui s'occupait du bricolage de la maison, ainsi que de la plupart des repas, tandis que la jeune femme préférait le ménage: elle était toujours incapable de synthétiser correctement un repas, et se trompait souvent de touches dans ses commandes. Elle était étonnée de voir à quel point son mari avait appris à se servir de leur machine, mais elle se disait que cela devait être plus simple pour quelqu'un que cela intéressait autant.

"As-tu bientôt terminé tes travaux? demanda-t-elle en passant la tête par la porte.
-Dans quelques minutes.
-D'accord, tu m'appelleras, je vais donner un bain à Neven ce matin."


Ils avaient une invitée ce jour-là, et elle voulait mettre son fils sur son trente-et-un pour accueillir Azalée. Elle ne tarda pas à arriver aux alentours de midi, alors que tout le monde était prêt, et l'attendait impatiemment.

"Comment va mon petit garçon chéri aujourd'hui? s'exclama-t-elle en ouvrant les bras.
-Très bien maman! répondit Odin en s'avançant vers elle.
-Je ne parle pas de toi voyons! fit-elle en levant les yeux au ciel. Où est donc mon petit-fils adoré?
-Par ici, dit Maëva en lui montrant l'enfant qu'elle tenait dans ses bras."

Odin souffla et haussa les épaules, ayez un enfant, et même vos propres parents ne s'intéressaient plus à vous!

"Oh comme il est charmant! Bonjour mon petit, c'est mamie!"

Elle le prit contre elle, et sourit lorsqu'il ouvrit les yeux pour la regarder, en se mettant à babiller. Il était adorable, après ses propres enfants, elle n'avait jamais vu de bébé aussi mignon.

"C'est qu'il ressemble beaucoup à son père dis-donc!
-C'est à se demander si je suis vraiment la mère, rétorqua la jeune femme avec humour."


Le repas fut bientôt servi, et tout le monde s'attabla pour partager un gros filet de poisson frais en famille. Odin l'avait préparé seul, et lui qui avait longtemps refusé de manger quelque animal que ce soit, avait accepté de goûter aux poissons de l'île, dont Maëva raffolait. Il devait bien avouer que ce n'était pas mauvais, même si le fait de savoir que ce poisson aurait pu parcourir les océans en paix ne l'enchantait pas vraiment.

Enfin, l'après-midi arriva, et Azalée avait promis de garder son petit-fils pendant qu'ils allaient faire un tour.

"On ne tardera pas trop, expliqua Odin. Juste le temps de s'aérer et de faire une promenade...
-Prenez tout le temps qu'il vous faudra! les rassura-t-elle. Des après-midis avec un enfant aussi sage, je ne peux pas refuser!
-Eh bien tu as de la chance, mais ce n'est pas étonnant quand on sait qu'il pleure souvent la nuit...
-Pauvre petit, il ne veut pas rester tout seul! Son lit est trop grand!
-Le nôtre l'est encore plus, maman!"

Elle finit par les pousser dehors, et se frotta les mains, ravie de n'avoir Neven que pour elle. L'enfant gazouilla à son approche, comme si la situation l'enchantait aussi.


Le jeune homme avait décidé de se rendre au centre d'accueil de l'île, afin de pratiquer quelques activités. Il avait besoin de se changer les esprits et de se dépenser, aussi se sépara-t-il de Maëva au bout de quelques minutes. Elle avait envie de faire quelques courses, puis de flâner sur la plage, ce qui ne l'intéressait guère pour le moment.

"On se rejoint à la maison alors? dit-elle en l'embrassant.
-Pas de soucis. A tout à l'heure!
-A tout à l'heure!"

Il enfourcha son overboard, et flotta jusqu'à l'imposant bâtiment. Il se rappelait de la toute première fois qu'il l'avait vu, il avait vraiment été impressionné par son architecture, et par sa présence qu'on ne pouvait vraiment pas raté, à cause de ses dimensions hors-normes.

A chaque fois qu'il passait par ici, il continuait pourtant d'admirer les murs, les fontaines et les fleurs qui y poussaient. Rien n'avait changé depuis le premier jour, la beauté de l'endroit était restée intacte.


Il parcourut les différents couloirs, puis quelques étages, avant d'entrer dans la salle de sport. C'était la première fois qu'il y mettait les pieds, et il resta un moment immobile sur le seuil, observant chacun des appareils de la pièce. Il avait déjà vu ce genre de machines dans des livres, mais il avait été loin d'imaginer qu'elles puissent être aussi imposantes.

"Salut Odin!
-Ça roule?"

Plusieurs hommes le saluèrent, et il répondit d'un geste de la main. Les gens commençaient à le considérer comme l'un des leurs et aimaient sa compagnie. En tant qu'homme voyageur, il avait beaucoup d'histoires à leur raconter, et tout le monde appréciait entendre de nouvelles histoires.

Il jeta son dévolu sur une machine de musculation et s'y installa. Il lui fallut ensuite plusieurs minutes pour comprendre comme cela fonctionnait, et ses bras travaillèrent ensuite intensément. Il soufflait et se rendit rapidement compte qu'il manquait d'endurance: le sport n'était pas aussi facile qu'il le pensait, et il lui faudrait revenir encore de nombreuses fois, avant de pouvoir mesurer des progrès!

Cependant, il s'aperçut que se dépenser physiquement lui faisait un bien fou, et il continua ses tractions sans relâche, jusqu'à tomber de fatigue.


De son côtés, Maëva avait fait quelques courses à l'épicerie de l'île: des fruits et des légumes frais, mais aussi de la bonne boisson. Elle avait eu une idée au cours des derniers jours, et elle tenait à tout faire pour la mettre en oeuvre, cela tombait d'ailleurs parfaitement bien qu'Azalée soit à la maison, elle allait pouvoir l'aider!

"Quelle recette souhaites-tu réaliser? demanda sa belle-mère.
-Je ne sais pas trop... Que me conseilles-tu? Qu'est-ce qui est facile pour une débutante comme moi?
-Du riz? Vous en avez?
-Oui, je viens d'en ramener de l'épicerie.
-Bien. Tu n'a qu'à couper quelques légumes et ajouter un peu de viande, je pense que ça sera bien. On ne peut pas non plus dire que j'ai eu à faire de la grande cuisine dans ma jungle! plaisanta-t-elle.
-Mais je pense que c'est toujours mieux que de synthétiser, surtout quand on sait combien je ne suis pas douée...!"

La jeune femme fit quelques recherches sur internet, puis éteignit l'ordinateur et se dirigea vers la cuisine. C'était décidé: pour ce soir, elle allait cuisiner un vrai repas, et toute seule, sans l'aide de personne. Cela ferait une superbe surprise pour son mari, elle espérait l'impressionner...


Elle pensait que cuisiner par elle-même était beaucoup plus facile que synthétiser, parce que cela ne nécessitait pas de maîtriser une quelconque technologie. Il suffisait simplement de suivre les instructions d'une recette,e t le tour était jouer. Manier un couteau, assaisonner et mélanger le tout n'était pas si difficile, aussi s'appliquait-elle parfaitement dans les différentes étapes. Lorsqu'elle avait un doute, elle n'avait qu'à poser la question à Azalée, occupée avec Neven.

"Et donc, tu penses que c'est plus facile de faire la cuisiner comme ça? finit-elle par lui demander, lorsque le bébé fut couché.
-Eh bien, j'imagine que oui... Ce n'est pas le cas?
-Je ne sais pas, j'ai toujours pensé que si une machine avait pu faire les choses à ma place, le travail aurait été grandement facilité.
-Je ne sais pas... Je me dis que les machines, c'est bien, mais si quelque chose débloque, alors c'est toute la préparation qui rate.
-Tu as sans doute raison. Il doit y avoir du bien dans l'un, comme dans l'autre..."

D'autant plus que cuisiner de cette façon lui permettait de prendre son temps, mais aussi de réfléchir, de mélanger certaines saveurs, bref, de paramétrer son plat au plus petit détail.


Odin rentra couvert de sueur: il s'était bien dépensé, mais se sentait en pleine forme.

"Quelle allure! s'exclama sa mère. Où tu as été traîné comme ça?
-A la salle de sport.
-Eh bien tâche de prendre une douche avant de te précipiter sur le petit! rétorqua Maëva depuis la cuisine. Je te rappelle que je lui ai donné son bain ce matin, alors ne va pas le salir avec ton t-shirt trempé!"

Obéissant, il passa par la salle de bains pour se rafraîchir et se changer, avant de retourner au salon en compagnie de sa mère. Elle lui déposa son fils dans les bras, et s'enquit d'aller surveiller la cuisson de la jeune femme: si près du but, il aurait été dommage de rater ce premier repas!

"Bonjour mon tout petit... Tu as passé un bon après-midi avec mamie?
-Il a beaucoup dormi, dit-elle en revenant vers lui.
-Génial, on ne risque pas de fermer l'oeil de si tôt ce soir alors... Moi qui espérais tomber de sommeil après cette séance de sport."


Enfin, Joss arriva à son tour. Il n'avait pas pu se libérer de ses obligations avant, car il fournissait l'île en coquillages et crustacés, et c'était à lui de fouiller les fonds marins aussi souvent que possible, pour agrandir les trésors océaniques de l'île.

"Bonsoir! Désolé d'arriver si tard, il y avait beaucoup de travail aujourd'hui!
-Tu en fais trop! lui dit Azalée. Tu n'es pas obligé de rester si tard à chaque fois tu sais...
-Oui, mais ils ont besoin de moi.
-Avoue plutôt que ça te plaît tellement de passer du temps là-bas, que tu en oublies ta famille! le taquina-t-elle.
-Toujours à exagérer à ce que je vois!"

Il se tourna vers son petit-fils, et lui chatouilla le visage.

"Comme il a déjà bien grandi...
-C'est durant les premiers mois qu'il va le plus changer! acquiesça Maëva.
-C'est vrai qu'il ressemble beaucoup à son papa, mais je trouve qu'il a le visage aussi joli et aussi doux que sa maman, fit-il remarquer."



Maëva se sentit rougir du compliment, et elle l'invita à prendre place dans le salon.

"Je vous garde tous à manger ce soir, n'est-ce pas? proposa-t-elle en s'adressant à ses deux beaux-parents.
-Bien sûr! Tu nous as fait quelque chose de bon? demanda Joss.
-Oui. Du moins, j'ai essayé..."

Odin ne put s'empêcher de ricaner, mais sa mère lui donna un petit coup sur la tête.

"Tu pourrais bien être surpris, tiens! Elle a passé tout l'après-midi dans la cuisine, et je trouve qu'elle s'est très bien débrouillée, pour quelqu'un qui n'avait jamais cuisiné!
-C'est que ça sent super bon, ajouta Joss en humant une délicieuse odeur qui provenait de la cuisine."

La jeune femme en profita pour tirer la langue à son mari, qui répondit par une petite grimace à son intention. Cependant, son visage se radoucit bien vite: il était en réalité très touché de savoir qu'elle avait tenté de préparer un vrai repas.

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