6.8.16

Episode 149: L'exploration


La première chose que faisait Félicité chaque matin, c'était de s'assurer que la maison était en ordre. Elle faisait les lits, et regardait s'il ne restait pas un peu de vaisselle sale.

Ensuite, elle allait voir si sa mère avait besoin d'un coup de main pour se lever ou pour aller dans la salle de bains.

Ce jour-là, elle dormait encore, elle n'osa donc pas la réveiller.



Elle alla prendre un bain rapide, puis elle se brossa les dents.

La journée commençait bien, et elle avait envie de sortir un peu dehors.

Cependant, quand elle mit le bout du nez à l'extérieur, elle découvrit que la météo était maussade.


Il pleuvait, et sa mère lui avait toujours interdit de s'aventurer sur les autres îles quand le temps n'était pas beau.

Elle lui avait dit que la mer pouvait être agitée, et c'était dangereux.

Félicité ne désobéit donc pas, et elle s'installa à l'abri sous un rocher, en compagnie de son ours en peluche.


Elle le serra contre elle.

"Heureusement que tu es là nounours! Je serai toute seule sinon, et j'ai besoin d'un ami pour jouer durant la journée!"

Elle lui sourit, satisfaite de voir que la peluche gardait elle aussi un sourire sur son visage.


Une autre chose qui lui plaisait énormément, c'était que la demeure était pleine de miroirs. Dans la salle de bains bien sûr, mais aussi dans les chambres, la cuisine, le couloir.

Et il n'y avait rien de mieux pour passer le temps qu'un beau miroir.

Quand elle se retrouvait en face de l'un d'eux, elle pouvait inventer des tas de jeux.


Elle aimait y faire des grimaces, mais il n'y avait pas que ça qui l'amusait.

Elle essayait de lire des livres à l'envers, ou de voir si quelque chose dans la pièce ne semblait pas désordonné grâce à son reflet.

Elle avait même trouvé une pierre grasse sur le bord de la mer, et elle pouvait écrire sur les miroirs, tout en étant certaine de pouvoir effacer ses lettres par la suite.


Vitae venait dîner avec elle dès qu'elle en avait l'occasion. Ces derniers jours, c'était arrivé plusieurs fois, ce qui remplissait la fillette de joie.

"Maman, qu'est-ce que tu écris dans ce journal?
-Mes journées. Ça m'occupe tu sais, comme je ne peux pas faire grand-chose d'autre!"

Elle referma rapidement le carnet, de peur que sa fille ne surprenne ses pensées pessimistes.


Toute la journée, il continua de pleuvoir, si bien qu'il fut impossible pour Félicité de sortir.

Des averses de plus en plus fortes tombaient chaque heure, et c'était la douche garantie si elle mettait le nez dehors.

Elle décida donc de poursuivre ses activités à l'intérieur de la maison, et changea les draps.


Quand la nuit arriva, elle eut l'impression que c'était la journée la plus longue qu'elle ait jamais connue. Non pas qu'elle se soit vraiment ennuyée.

Mais elle ne s'était pas amusée non plus. L'heure de son bain avait été celle qui l'avait le plus distraite, mais c'était facile: elle avait toujours aimé ce moment de détente parmi les bulles et la mousse de savon.


Le mauvais temps se poursuivit encore toute la nuit.

Couchée dans le  grand lit, près de sa mère, Félicité pouvait entendre les gouttes de pluie se fracasser contre les vitres.

C'était un bruit qui pouvait paraître violent, mais qui en même temps, l'apaisait beaucoup.


Au petit matin, le mauvais temps n'était plus qu'un souvenir lointain.

Malgré quelques nuages encore présent, le ciel avait retrouvé son calme et un bleu qui réchauffait le coeur.

Très excitée, la fillette déclara qu'elle allait s'absenter toute la journée. Elle voulait aller voir l'immense château qui faisait face au sien.


Celui-là était encore plus grand, peut-être faisait-il deux ou trois fois la taille de celui dans lequel elle vivait. Il y avait beaucoup plus de fenêtres, de statues et de toits.

Elle s'avança sur le ponton, émerveillée par tant de beauté.

S'il ressemblait à la tour et à sa maison, celui là était pourtant beaucoup plus luxueux.


Elle ne pouvait pas accéder à l'intérieur par le bas, comme pour la tour.

Un petit chemin de terre, bordé de corail, d'algues mortes et de pierres montait jusqu'à une porte. Elle décida de l'emprunter, et grimpa jusqu'au haut.

Elle eut le temps d'admirer les murs, qui semblaient faits d'écailles bleues et grises.


Enfin, elle se trouva devant l'entrée.

Il y avait une grande arche qui semblait vous inviter à entrer, et derrière, de magnifiques fontaines dont le bruit résonnait doucement.

"Il y a quelqu'un?" demanda la jeune fille.


Personne ne lui répondit, et comme on pouvait entrer, elle ne se priva pas.

Elle se retrouva nez à nez avec une magnifique sirène en pierre. Elle s'arrêta un instant pour la contempler, et toucher le marche dans lequel elle avait été immortalisée.

C'était magnifique, elle en venait à se demander si ces créatures existaient...


Une échelle se présenta sur sa droite, et elle grimpa. C'était le seul moyen d'accéder aux étages, et comme cet endroit avait l'air gigantesque, elle ne voulait pas perdre de temps.

Elle devait avoir fouillé toute cette maison avant son retour chez elle.

Pour avoir le plus de choses possibles à raconter à sa maman.


Après plusieurs échelles, elle se retrouva enfin sur le toit du château.

La vue était magnifique, et elle pouvait pratiquement toucher les tuiles bleutés.

Au milieu se trouvait un bassin alimenté par deux fontaines latérales: elle n'hésita qu'un court instant, avant de plonger dans cette piscine paradisiaque.


Une grande baie vitrée retenait l'eau sur le devant.

Quiconque se serait trouvé en bas aurait pu apercevoir les jambes de la fillette battre, pour la maintenir à la surface.

Félicité se délecta de cette baignade peu commune. L'eau était si claire, c'était comme se trouver dans une baignoire gigantesque.


Quand elle se sentit fatiguée, elle redescendit quelques étages.

Elle avait remarqué un bar, il devait donc y avoir de quoi boire et manger.

Elle avait faim après sa visite. Et comme il ne semblait y avoir aucune âme vivante par ici, personne ne remarquerait qu'il manquait des choses dans les placards.


4 commentaires:

  1. J'ai quand même de la peine pour cette pauvre petite obligée de s'occuper toujours toute seule... je e demande bien ce qu'elle va pouvoir faire pour s'occuper quand elle aura tout exploré

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  2. Avec toutes ces bulles, on la croirai dans l'eau !

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    1. c'est un peu l'effet recherché je crois!

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