13.12.15

Episode 74: Un amour fulgurant


"Il va faire nuit, ta soeur va s'inquiéter. Retrouve-moi demain près des ruines, on reparlera de tout ça... Ah, et pas un mot à ta soeur, d'accord? Ce sera notre secret..."

Akin n'avait prononcé que ces quelques mots avant de rentrer chez lui. Târâ était restée sur place, tremblante de tous ses membres. Elle avait du mal à comprendre ce qui s'était passé. Ou plutôt, elle n'arrivait pas à y croire... Un frisson la parcourut, elle commençait à avoir froid et retourna à la maison. Bien que toujours aussi peu loquace, elle resta calme ce soir-là. Elle était bien décidée à se rendre au rendez-vous que lui avait donné Akin... Mais qu'allait-il se passer?

Alors qu'elle était en train de se coucher, Kâli l'avait rejointe et lui avait offert une petite pierre précieuse, taillée en forme de coeur.

"C'est pour toi Târâ... pour que tu n'oublies jamais que je t'aime, et que tu peux tout me dire.
-Merci Kâli."

Elle lui avait offert son plus beau sourire en guise de remerciement.




Une fois de plus, elle était la première à arriver au rendez-vous. Elle se tordit les mains, le coeur battant. Elle s'était levée tôt, et avait attendu impatiemment une heure décente pour sortir dehors, sans éveiller les soupçons de sa famille. Lorsqu'elle fut sûre que Kâli était partie faire la tournée du village, elle sortit à son tour.

Il lui fallut patienter une heure de plus avant qu'Akin ne se point, et ne la prenne par derrière.

"Salut Târâ! fit-il d'une voix chaude et sensuelle."

Elle tourna la tête vers lui et cligna plusieurs fois des yeux.

"Akin, tu es venu!
-Bien sûr que je suis venu! C'est quand même moi qui t'aies donné ce rendez-vous non?"

Elle acquiesça d'un signe de tête. Elle était tellement heureuse de le voir à nouveau, de sentir ses mains sur son corps, de pouvoir humer son odeur...


"Je... je ne savais pas si tu étais sérieux ou non, hier!"

Il caressa tendrement sa hanche et lui prit la main. Elle semblait si fébrile, il savait qu'elle attendait qu'il lui parle, qu'il lui explique la situation.

"Tu crois que j'aurais pu te faire une blague?
-Je ne sais pas... Ça aurait été une blague de très mauvais goût...
-Effectivement. Dis-moi, Târâ, ça fait longtemps que tu m'aimes?
-Je... je ne sais pas... avoua-t-elle gênée. Je ne m'en suis rendue compte qu'il y a quelques jours...
-D'où tes mauvaises humeurs, je vois.
-Ce... ce n'était pas vraiment de la mauvaise humeur, c'est juste... Je croyais que tu aimais Kâli."

Elle se tourna et le regarda dans les yeux. Il était difficile de déchiffrer le visage de cet homme, et elle avait l'impression d'être complètement engloutie par son regard.


"C'est vrai, j'aime Kâli."

Les paroles prononcées eurent un drôle d'effet sur la jeune femme, qui sentit tous ses espoirs s'effondrer. Elle baissa la regard, tout à coup fragile et perdue.

"Mais... Alors pourquoi...
-Mais je t'aime aussi Târâ."

Il la prit contre son torse et elle passa les mains autour de sa taille. Il l'aimait? Vraiment? Elle ne comprenait pas, s'il disait qu'il aimait aussi Kâli... Comment était-ce possible?

"Comment c'est possible Akin? Je ne comprends pas ce que tu veux dire...
-Qui te dit que l'on ne peut pas aimer deux femmes à la fois?
-Deux... deux personnes en même temps?"

Le cheminement se faisait lentement dans la tête de la jeune femme. Personne ne lui avait jamais parlé d'amour. On ne lui avait jamais rien dit des sentiments amoureux que l'on pouvait éprouver... Alors pourquoi douterait-elle de ce que Akin lui racontait? Il n'y avait rien ni personne pour le contredire, et Târâ acceptait de le croire sur parole.


Elle posa doucement sa tête sur ses pectoraux, et entendit le coeur du jeune homme battre dans sa poitrine. Il battait un peu plus vite que la normale, mais certainement pas aussi rapidement que le sien qui s'enflammait au fur et à mesure de la conversation.

"Alors... Alors tu m'aimes? demanda-t-elle pleine d'espoir.
-Oui, je t'aime Târâ..."

Elle frissonna violemment à ces mots, et elle s'accrocha plus fort à lui en sentant la tête lui tourner. Ces paroles étaient merveilleuses, elle avait l'impression qu'un immense poids se retirait de son corps. Amusé par sa réaction de jeune femme naïve, Akin répéta ce qu'il venait de dire plusieurs fois.

"Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime Târâ."

Il la laissa se remettre de ses émotions, avant d'ajouter:

"Veux-tu que je t'apprenne à aimer, Târâ?"


Elle se sentit à nouveau le courage de lever les yeux vers lui. Elle n'avait plus à avoir peur... Non, il n'y avait plus aucune raison pour craindre cet amour qui grandissait en elle.

"Comment...? Comment aime-t-on? demanda-t-elle d'une petite voix.
-Je vais te montrer."

Il passa une main dans ses cheveux, l'autre sur sa hanche, et l'obligea à remonter doucement le visage vers lui.

"Il faut que tu me regardes d'abord..."

Elle se laissa faire, puis il posa les lèvres sur les siennes. Elle frémit et serra ses lèvres l'une contre l'autre en fermant les yeux. C'était donc cela, s'embrasser? Toutes ces fourmis qui parcouraient son corps...

Elle sentit Akin étouffer un rire et rouvrit les yeux.


"Je... J'ai fait quelque chose de mal? fit-elle inquiète.
-Ouvre la bouche.
-Pourquoi?
-C'est comme ça qu'on s'embrasse."

Elle l'observa d'un air suspicieux, avant de s'exécuter, et elle entrouvrit légèrement la bouche. Akin l'embrassa alors une nouvelle fois, pleinement cette fois-ci. Lorsqu'il mit fin à leur baiser langoureux, il lui sourit et demanda:

"Alors, tu aimes ça?
-Oui... Oui j'aime ça! J'aime t'aimer, et j'aime t'embrasser..."


Elle caressa ses omoplates - son dos était beaucoup plus musclé qu'elle ne l'avait pensé - avant de se hisser sur la pointe des pieds. A son tour, elle voulait l'embrasser, et elle voulait surtout prendre l'initiative de ce baiser.

Il la regarda s'approcher, hésiter, reculer, puis poser ses lèvres douces et chaudes sur les siennes. Elle était maladroite, hésitante et peu sûre d'elle, pourtant, il la trouvait adorable. Kâli non plus n'avait pas connu d'hommes avant lui, et pourtant, il pensait sincèrement que ce n'était pas la même chose. Elle restait une jeune femme timide, candide et naïve, comme une adolescente aurait pu l'être. Il savait qu'elle avait des tas de questions et d'envies à propos de l'amour. Il eut une pensé dédaigneuse pour sa famille qui n'avait jamais abordé le sujet avec elle: pensaient-ils vraiment que personne n'aurait voulu d'elle? Ce n'était pas la protéger que de la laisser dans une totale ignorance...


"A quoi tu penses? demanda-t-elle en le sentait perdu dans ses pensées.
-Oh, à rien!
-Est-ce que... est-ce que j'embrasse mal?"

La revoilà qui prenait ses airs de jeune adolescente. Peut-être était-ce ainsi qu'elle se sentait au fond, et ce décalage avec ses pensées et ses sentiments lui avait fait perdre la tête quand elle s'était sue amoureuse.

"Non, c'était très bien la rassura-t-il avec un sourire."

Le même sourire se dessina sur le visage de la jeune femme, qui semblait totalement libérée de ses démons.

"Tu dis que c'est possible, d'aimer deux femmes à la fois...?
-Bien sûr, comme il serait possible que tu aimes deux hommes...
-Non, rétorqua-t-elle, je n'aime que toi.
-C'était juste un exemple, expliqua-t-il en riant."


Elle sembla réfléchir pendant plusieurs minutes, puis reprit ses questions.

"Alors je ne comprends pas... Pourquoi est-ce que tu veux garder tout ça secret? Pourquoi est-ce que tu m'as demandé de ne rien dire à Kâli, si ton amour est légitime?"

Akin se releva, affichant un sourire vague.

"Parce que... Parce que Kâli ne comprendrait pas, tout simplement.
-Qu'est-ce qu'elle ne comprendrait pas?
-Que je puisse t'aimer autant que je l'aime. Elle serait jalouse... Tu sais ce que c'est, la jalousie?
-Oui... je... Je crois que j'étais jalouse de Kâli, jusqu'à présent...
-Et plus maintenant?
-Non, je suis heureuse de savoir que tu m'aimes. C'est tout ce qui m'importe...
-Tant mieux alors."


Il lui caressa la joue, ne sachant pas tout à fait comment continuer ses explications. Il savait bien qu'il se trouvait dans une situation délicate, et qu'il fallait qu'il soit plausible...

"Kâli est peut-être une femme très intelligente, il n'empêche qu'elle ne sait pas jouer de la musique aussi bien que toi. Et c'est pareil pour l'amour, tu vois, il y a des choses qu'elle ne comprend pas, ou qu'elle n'arriverait pas à accepter... Tandis que toi, tu le peux. Tu es plus forte qu'elle à ce niveau, tu comprends? A toi je peux bien avouer que je vous aimes toutes les deux, elle, elle ne comprendrait pas...
-Oui... Je crois que je comprends..."

En un sens, Târâ était flattée de voir qu'elle seule pouvait comprendre Akin, et l'accepter tel qu'il était. Après tout, il ne demandait qu'à pouvoir aimer librement, exactement comme elle... Oui, ils étaient pareils.


"D'accord Akin, je ne lui dirai rien...
-Ce sera notre petit secret rien qu'à nous.
-Oui... Oui, notre secret!"

Il la fit légèrement basculer en arrière et l'embrassa une nouvelle fois. Târâ prenait de plus en plus goût à ses baisers, et poussait de légers soupirs lorsque sa peau frôlait la sienne.

"Il y a tant de choses que j'ai envie de t'apprendre Târâ... lui souffla-t-il entre deux baisers.
-Quoi donc?
-L'amour, ce n'est pas que s'embrasser. Il existe une multitude de façons de s'aimer..."

Son regard devint ardent, et même si la jeune femme n'était pas certaine de capter tous ses sous-entendus, elle comprit cependant qu'il ne désirait plus rester à découvert.

"Viens à la maison, il ne doit y avoir personne aujourd'hui..."


Effectivement, la maison était vide. Kâli semblait avoir beaucoup à faire, et le reste de la famille s'était rendue sur la place centrale du village, pour présenter Cosmos aux villageois.

"Est-ce qu'ils ne vont pas s'inquiéter de voir que tu n'es pas là-bas?
-Je ne suis pas connu pour aimer la compagnie du beau monde tu sais. Et en plus, je connais déjà bien le petit Cosmos, alors je ne pense pas qu'on s'en formalisera...
-Quant à moi, tout le monde pense que je suis bizarre, alors...
-Ne dis pas de bêtises. Viens."

Il la poussa devant lui, et ils entrèrent dans la première chambre qui se trouvait au rez-de-chaussée. Târâ n'y était jamais vraiment entrée, il n'y avait de toute façon rien à faire dans la chambre de ses parents.


"Et alors, qu'est-ce qu'on fait? demanda-t-elle lorsque Akin s'assit sur le bord du lit.
-Approche-toi."

Il lui fit un signe du doigt, et elle se dirigea vers lui. Il la serra dans ses bras, et elle-même plaça ses bras autour de son cou.

"Je... je vais tomber, s'excusa-t-elle en sentant qu'elle partait en avant.
-Ce n'est pas grave, laisse-toi aller... la rassura-t-il. Appuie-toi contre moi, tu ne me feras pas mal.
-Tu... Tu es sûr?
-Absolument."

Doucement, elle laissa tout son corps s'appuyer sur celui de Akin. C'était une sensation étrange que de se retrouver collée de cette façon contre un homme, pourtant, ce n'était pas désagréable. Au contraire, elle commençait à apprécier ce contact rapproché...


Akin la fit s'allonger sur le dos, et il vint se placer au-dessus d'elle. Pour le moment, elle n'était effrayée ni impatiente, elle ne devait même pas se douter de ce qu'il avait en tête. Il aimait l'embrasser tranquillement, lui faire découvrir de nouvelles sensations. Il avait envie de découvrir son corps, de l'explorer plus en profondeur; de la toucher partout où il en avait envie. Il ne savait pas encore si elle allait le laisser faire. Mais que risquait-il à tenter de la posséder pleinement?

"Ah... Arrête Akin! dit-elle subitement.
-Ça ne va pas?
-Non je... Je ne me sens pas bien, je crois que j'ai de la fièvre... J'ai très chaud... expliqua-t-elle en se redressant.
-Oh. C'est normal quand on s'aime fort, ce n'est pas de la fièvre. Peut-être devrais-tu enlever tes vêtements, tu te sentiras mieux.
-Me mettre nue devant toi...?"


Elle hésita un moment avant de tomber d'accord avec lui. Elle ne pouvait pas garder sa robe, les baisers qu'il déposait sur son corps lui donnait si chaud qu'elle avait peur de perdre conscience dans la suite des événements. Il ne lui disait rien, et elle ne demanda rien non plus, mais au fond elle savait de quoi il avait envie.

Elle le laissa lui retirer tous ses vêtements, puis il la prit doucement dans ses bras.

"Est-ce que ça va mieux?"

Elle hocha silencieusement la tête. Une question lui restait cependant en tête.

"Est-ce que tu es sûr que... que c'est bien ce qu'on fait?"

Des doutes subsistaient au fond d'elle. Elle pensait à Kâli, qui avait fait preuve de tellement de gentillesse envers elle... Même si Akin lui assurait que tout allait bien, elle ne savait pas quoi en penser.


"Je t'assure qu'on ne fait absolument rien de mal, Târâ.
-Tu me le promets?
-Oui, je... je te le promets. Ce que Kâli ne sait pas ne peut pas lui faire de mal, n'est-ce pas? dit-il en lui rappelant leur secret."

La jeune femme se contenta de sourire, totalement convaincue par son discours, sincère et loyal à ses yeux. Elle lui tendit les lèvres, ferma les yeux. S'ils ne faisaient rien de mal, alors elle voulait aller jusqu'au bout, se laisser emporter par ses émotions, découvrir de nouveaux horizons, explorer son corps et celui d'Akin.

Elle voulait vivre comme jamais elle n'avait pu le faire auparavant, laisser la femme qui sommeillait en elle s'épanouir.


Akin retira ses vêtements à son tour, et il se retrouva aussi nu qu'elle. La jeune femme se sentit fébrile, mais cela ne dura qu'un instant.

Elle eut l'impression que ce qui se passa par la suite n'était qu'un rêve, une suite de désirs et de réponses qu'elle n'aurait pu vivre que dans ses rêves les plus fous. Mais la voix d'Akin était là pour lui rappeler qu'elle ne rêvait pas, et que tout ce qu'elle vivait et ressentait n'était que la pure réalité. Des frissons lui parcouraient tout le corps, des fourmis la traversaient, des picotements s'insinuaient en elle. Elle se sentait renaître, elle avait l'impression d'être une autre femme, une personne complètement différente.

Akin l'aidait à s'exprimer, à montrer qui elle était vraiment, et lui faisait ressentir des plaisirs qu'elle pensait impossibles.


"Et si quelqu'un nous voit? souffla-t-elle à un moment.
-Personne ne nous verra, nous sommes seuls...
-Mais...
-N'y pense pas. Laisse-toi aller, oublie donc tout ça... Ne pense qu'à toi, tu as bien le droit de prendre du bon temps non?"

Si quelqu'un lui avait demandé de lui raconter les événements de l'après-midi, elle aurait été incapable. Elle n'arrivait plus à distinguer tout ce qu'ils avaient fait, à remettre les événements dans leur ordre chronologique, elle n'était même plus certaine de savoir ce qu'elle avait bien pu dire à Akin durant l'après-midi, ni comment tout cela avait commencé.

Lorsqu'enfin tout fut terminé, elle regarda par la fenêtre.

"Il fait un temps magnifique... murmura-t-elle tout bas."


Les jambes tremblantes, elle allait s'écrouler par terre mais Akin la rattrapa à temps.

"Ho là! Târâ! Est-ce que ça va?
-Oui, pardon...
-Viens, on va s'allonger un peu."

Il la porta jusqu'au lit, et elle se blottit dans ses bras. Elle se sentait tellement fatiguée qu'elle ne tenait plus sur ses jambes, et elle se demandait si elle allait trouver la force de se rhabiller.

"Akin?
-Oui?
-C'est donc ça, aimer? Se serrer l'un contre l'autre jusqu'à n'en plus pouvoir?
-Oui, mais c'est aussi se parler, et partager de bons moments ensemble.
-Alors je crois que je t'aime plus que je ne le pensais."


Allongée contre lui, elle se laissa bercer par ses bras musclés. Elle ferma les yeux un instant, il lui fallait reprendre son souffle, et ce n'était pas facile après tout ce qu'elle venait de vivre. Akin la caressait doucement, elle avait encore le goût de sa peau sur sa bouche, et l'impression que ses mains étaient encore posées partout sur son corps.

"Qu'est-ce que tu en as pensé?
-Je ne pensais pas que... que ça pouvait être aussi bien. D'aimer. Je croyais qu'on se tenait la main, et puis voilà...
-Tu te serais contentée de me tenir la main? s'exclama-t-il en riant.
-Ne ris pas! Figure-toi que oui, si hier on m'avait dit que tu me tiendrais la main, alors j'aurais été la plus heureuse du monde...
-Tu es tellement adorable, tu sais?"


"Je pourrais rester au lit avec toi toute la journée ma belle.
-Mais c'est ce qu'on vient de faire, non? Le soleil est en train de se coucher...
-Malheureusement. Il va falloir que je te quitte.
-Oh..."

La déception se lut dans le regard de la jeune femme, et Akin lui prit la tête entre les mains.

"Je ne peux pas rester plus longtemps, tu sais bien que je ne devrais pas être ici.
-Oui, je sais, mais... répondit-elle avec une moue. J'aurais voulu rester avec toi encore un peu. J'aurais voulu dormir dans tes bras. J'aurais voulu... Qu'on s'aime encore."

Il sourit à la femme qui était allongée en dessous de lui.


"On s'aimera encore, ne t'en fais pas pour ça. Mais il faut vraiment que j'y aille maintenant."

Elle le regarda se rhabiller sans bouger de sa place. Elle avait eu tellement de chance qu'il soit venu la retrouver la veille... Que se serait-il passé s'il ne l'avait pas suivie? Si elle ne lui avait pas avoué ses sentiments? Elle serait passé à côté de tellement de choses...

Elle se sentait libérée. Plus légère aussi, ne disait-on pas que l'amour pouvait donner des ailes? C'était exactement comme ça qu'elle se sentait. Elle s'envolait, haut, très haut, en compagnie de Akin.

Il déposa un dernier baiser sur ses lèvres lorsqu'il eut rassemblé toutes ses affaires.

"On se reverra bientôt Târâ, ne t'inquiète pas."

Il lui fit un clin d'oeil, et disparut de la pièce.


Elle resta allongée encore un moment sur le lit. Elle contempla le plafond, elle ne l'avait jamais trouvé aussi intéressant qu'à cet instant. Tant d'images lui restaient en tête, tant de moments qui allaient devenir des souvenirs inaltérables... Elle ne voulait pas oublier cette journée. Elle ne voulait pas en perdre la moindre miette, elle voulait se souvenir de tout ce qu'elle avait fait, de tout ce que son nouvel amant lui avait dit, murmuré et susurré à l'oreille.

Son corps frémissait encore rien qu'à la pensée de cette journée.


Lorsqu'elle se rendit compte que le soleil avait presque atteint la ligne d'horizon, elle se releva enfin. Il fallait qu'elle aille prendre une douche, elle se sentait couverte de sueur, et puis, il fallait aussi qu'elle change les draps, refasse le lit, et qu'elle veille à ce que tout soit absolument comme avant... avant Akin.

Mais plus rien ne serait comme avant Akin, elle le savait pertinemment. Elle se sentait différente, changée. Changée par un simple secret...


Ce soir-là, elle joua une nouvelle mélodie sur son clavier. Une musique claire et joyeuse, que personne n'avait encore jamais entendue, mais qu'on écouta toute la soirée.


2 commentaires:

  1. Ça me rend un peu triste pour Târâ car même si elle est heureuse sur le moment, elle ne pourra jamais vivre son amour au grand jour, à moins de déchirer sa famille, et il n'est jamais bon de vivre avec un tel secret... Akin profite totalement de sa naïveté d'enfant et va je pense tout gâcher...

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    1. je trouve ça très triste aussi, et pourtant, je t'avoue que j'aime beaucoup ce couple...! :)

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