15.12.15

Episode 75: Double jeu


Târâ était tellement de bonne humeur qu'elle passait beaucoup de temps en compagnie de son petit neveu Cosmos. Elle aimait son affection et son innocence, et cela lui donnait une occupation en plus de sa musique. Elle s'était rendue compte que jouer sans s'arrêter du matin au soir n'était pas toujours productif, et que faire des pauses lui permettait d'agrandir sa créativité. Cela lui évitait aussi de trop penser à Akin, qui passait beaucoup de temps à la maison en compagnie de Kâli.

Les deux amants s'étaient justement retrouvés dans un coin de la maison, à l'abri des regards indiscrets.

"Tu m'avais manqué... murmura Kâli. Je n'ai pas du tout pu passer te voir hier, j'avais tellement de boulot... Une épidémie de varicelle chez les enfants.
-Je n'ai pas arrêté de penser à toi aussi, répondit-il en la posant sur le lavabo.
-Heureusement, on va pouvoir rattraper le temps perdu aujourd'hui..."




Il l'embrassa, puis la souleva à nouveau dans ses bras. La jeune femme ne pouvait s'empêcher de rire dès qu'il lui touchait le ventre, elle était vraiment trop sensible et trop chatouilleuse. Il l'emmena dans la cuisine déserte, et la posa sur une chaise.

"Qu'est-ce que tu fais? Tu n'es même pas habillé, ça va faire un peu désordre si mes parents ou Târâ arrivent!
-T'inquiète pas pour ça..."

Il caressa sa cuisse, puis sa jambe, et prit enfin son mollet entre ses mains.

"Akin? fit-elle en réprimant un nouveau rire.
-Je t'aime ma princesse. je ferai tout pour toi, absolument tout!"

Tandis qu'il lui embrassait le mollet, elle lui sourit d'un air tendre: elle avait l'impression d'avoir trouvé l'homme parfait... Il était tellement doux et gentil avec elle, que jamais elle n'aurait pu se douter qu'il la trompait.


Quand ils batifolaient un peu trop, et surtout, que leur discrétion s'effaçait un peu, Târâ prenait sa harpe en mains et partait faire un tour dehors. Non pas qu'elle jalousait Kâli, elle savait que son tour à elle viendrait, mais les voir s'embrasser, se toucher et se courir après lui paraissait quand même bizarre.

"Je pourrais être à sa place... se disait-elle. Ça pourrait être mes hanches qu'il caresse... Mes lèvres qu'il embrasse."

Quoique étrange, la situation ne pouvait qu'être normale à ses yeux: c'était ce que lui avait dit Akin. Il aimait Kâli, oui, mais il l'aimait aussi. Il aimait les deux femmes, et il était normal qu'il veuille les combler toutes les deux... Et les désirs de Kâli ne pouvaient être assouvis que si elle pensait être la seule aux yeux du jeune homme.

Oui, ça, Târâ l'avait parfaitement compris. Akin le lui avait répété, un peu trop même.


Ce fut d'ailleurs lui qui vint interrompre son enchaînement de notes de musique: il arrivait silencieusement derrière elle, avant de l'attraper par la taille et de l'embrasser dans le cou.

"Akin! Tu m'as fait peur, je t'ai déjà dit de ne plus faire ça!
-Pardonne-moi, mais c'est plus fort que moi... Elle est jolie cette mélodie, je ne l'avais jamais entendue.
-C'est normal, je... je l'ai composée hier. Après que nous... après que tu sois parti.
-C'est moi qui t'ai inspiré d'aussi belles choses? demanda-t-il impressionné.
-Il faut croire que oui... Oh, ce n'est pas si beau que ça tu sais, c'est juste..."

Il la fit taire par un baiser. Appuyée contre une barrière, Târâ le laissa faire. Il avait raison, leur escapade au septième ciel avait été une immense source d'inspiration pour elle, et elle semblait pour le moment intarissable.


"Veux-tu que je t'apprenne une autre façon d'aimer?
-Une autre encore?
-Je te l'ai dit, il y a plus de mille façons d'aimer quelqu'un!
-Mille façons... répéta rêveusement la jeune femme.
-Regarde... place tes jambes comme ça, et tes mains là..."

Elle le laissa lui placer chacun de ses membres, puis il prit place à tour derrière elle.

"Mais... Mais c'est pour danser ça! s'exclama-t-elle lorsqu'il esquissa quelques mouvements.
-Bien vu!"

Elle se laissa entraîner, et ils firent quelques pas de danse. Târâ lui marcha plusieurs fois sur les pieds, mais il n'en tint pas rigueur.

"Je suis désolée, je ne sais vraiment pas danser...!
-Ce n'est pas grave, l'important c'est ce que tu dégages de ton corps. L'expression corporelle est quelque chose de très important tu sais.
-Comme ça? demanda-t-elle en bougeant les hanches.
-Bien!"


Ils s'arrêtèrent au bout de plusieurs minutes, puis Akin la souleva dans les airs en riant.

"Tu es tellement formidable!
-Moi formidable? Tu dois te tromper de personne!
-Haha, pas du tout! Je t'aime comme tu es Târâ, tu es vraiment exceptionnelle..."

Elle déposa un autre baiser sur ses lèvres. Akin semblait si heureux et épanoui en sa compagnie! Il avait beau rester le bel homme doux et attentionné qu'il était avec Kâli, elle avait l'impression de découvrir une autre facette de sa personnalité lorsqu'ils se retrouvaient tous les deux. Un peu plus joueur, taquin et rieur, et aussi beaucoup moins sérieux qu'il n'y paraissait.


Au foyer, Kâli était en grande discussion avec Luhan: le départ de Kairos était imminent, et les derniers préparatifs du déménagement étaient terminés, ce qui signifiait qu'une chambre allait se libérer dans la maison.

"Je me demandais... Si ça vous gênerait que Akin vienne vivre avec nous. Avec tous mes remèdes, et toutes mes plantes, je ne peux pas partir de la maison comme ça, et j'ai besoin de tout avoir sous la main...
-Tu sais bien qu'il n'y a aucun problème pour ça! C'est comme si Akin faisait déjà parti de la famille!
-On ne vous dérangera pas, c'est promis! Et puis, ce serait dommage que la chambre reste vide... Târâ aura un petit espace rien qu'à elle comme ça. On vit entassé dans cette chambre depuis notre enfance, un peu de changement ne nous fera pas de mal.
-Tu as tout à fait raison oui. Si vous avez besoin d'aide pour déménager quoi que ce soit, appelle-moi!"

La jeune femme embrassa tendrement son père avant d'aller annoncer la nouvelle à son amant.


Akin avait bien pris soin d'arriver bien après que Târâ fût elle aussi rentrée à la maison. Elle était attelée à son clavier lorsqu'il se présenta, et elle ne prit même pas la peine d'aller le saluer.

Le jeune homme était en train de jouer avec Cosmos, qui l'appréciait beaucoup, lorsque Kâli arriva en courant vers lui.

"Hé bien, tu m'as l'air très motivée aujourd'hui! Qu'est-ce qu'il se passe?
-Devine!
-Euh, je ne sais pas... Tu as une bonne nouvelle à m'annoncer?
-Oui, et pas des moindres!
-Allez dis-moi tout!
-Papa et maman sont d'accord pour que tu viennes habiter avec nous! J'ai déjà tout prévu, on va pouvoir investir la chambre de Lily et Kairos, ils partent ce soir, nous pourrons dormir toutes les nuits ensemble, et nous voir toute la journée! C'est formidable!"

Akin reposa Cosmos à terre, et serra son amante contre lui.

"Je suis tellement heureux pour nous!"


L'heure du départ arriva plus vite que prévu. Tout était en ordre, la nouvelle maison était prête et n'attendait plus que le chef et sa famille viennent l'occuper.

"Oh mon grand... Tu vas nous quitter, tu as grandi si vite! se lamenta Ika en le serrant dans ses bras.
-Le village n'est pas si grand maman, nous allons vivre à l'autre bout de la rue! On se verra souvent...
-Oui mais quand même, ce n'est pas pareil du tout... Tu nous rendras visite hein?
-Bien sûr! Dès que j'aurais le temps. Et si tu trouves qu'on ne se voit pas assez, tu n'auras qu'à venir toi. La porte te sera toujours ouverte. Tu vas beaucoup manquer à Cosmos, je le sais bien!"

Il y eut des pleurs, d'autres embrassades, et des adieux qui n'en finissaient plus. Il faisait complètement nuit, lorsque le chef du village prit possession de son nouveau lieu de vie.


"Bien... enfin tranquilles, déclara Akin quand il se retrouva seul avec Kâli dans leur nouvelle chambre.
-Mmhm! approuva-t-elle en se pendant à son cou. Je ne pensais pas qu'on aurait pu avoir notre propre chambre ici... C'est génial, on n'aura plus besoin de se cacher dans une pièce au fond de la maison. On n'a plus besoin de se cacher, ou de faire semblant d'être discret..."

Il lui caressa lentement les épaules. Sa peau était très douce, presque satinée, et il éprouvait beaucoup de plaisir à la toucher. Ils avaient tout leur temps à présent pour profiter l'un de l'autre, aussi ne se pressa-t-il pas avant de dire quelque chose. Ils avaient encore tant de choses à partager, tant de moments de bonheur devant eux, pourquoi se presser?


Kâli disparut un instant, puis elle revint avec deux verres et une bouteille de nectar qu'elle déboucha. Ils s'installèrent confortablement, puis trinquèrent à leur nouvelle vie commune.

"A nous deux, Akin!"

Elle vida son premier verre, puis se resservit. C'est alors qu'elle fit lentement tourner le liquide dans son récipient, tout en l'observant.

"Dis-moi, mon chéri... Tu es heureux avec moi, n'est-ce pas?
-Bien sûr! Pourquoi ne le serai-je pas...?
-Je ne sais pas... J'ai parfois l'impression de te faire attendre plus que de raison. D'abord, je ne voulais pas que l'on soit ensemble, et puis, j'ai mis du temps avant d'accepter de vivre avec toi... Alors, je me disais que notre union, c'est pas encore pour demain.
-Il faut que tu te sentes prête avant tout Kâli. Je ne veux pas te forcer la main.
-C'est gentil d'être patient avec moi..."

Il passa la main dans ses longs cheveux noirs pour la rassurer.


Bientôt, même l'alcool n'était plus suffisant pour les réchauffer: la nuit avait apporté avec elle ses basses températures, et ils se glissèrent sous les draps, l'un contre l'autre, pour récupérer un peu de chaleur.

"C'est étrange, c'est notre première nuit ensemble... murmura-t-elle.
-Qu'y-a-t-il d'étrange à ça?
-Je ne sais pas vraiment. Mais je suis bien avec toi. Je suis vraiment bien.
-Je le suis aussi, cesse de te tracasser. Vraiment."

Elle sourit, et posa ses mains fines sur son torse.

"Un jour... Un jour je te comblerai entièrement. Un jour, je serai capable de te donner tout ce que tu en droit d'attendre de moi... Je te le promets."


Luhan continuait de prendre soin du jardin tous les jours. Il avait réussi à accumuler plusieurs espèces dans un même endroit, et même s'il  n'avait pas besoin d'une grande variété de chacune des plantes, il essayait de garder au moins un plant de chaque spécimen.

Le jardinage permettait non seulement de fournir à Kâli tout ce qu'il lui fallait en terme de plantes médicinales, mais c'était aussi une occupation de choix pour le vieil homme.

Plus les jours passaient, et plus il sentait ses forces le quitter. A part jardiner, il ne se sentait plus bon à grand-chose, et s'occuper des plantes l'aidait à se sentir utile.


Kâli s'éveilla toute courbaturée, et se leva difficilement.

"Ça va ma chérie? s'enquit Akin en se précipitant vers elle.
-Mal au dos ce matin... Je ne sais pas pourquoi, notre matelas est quand même confortable...
-Oui ça m'étonne, j'ai dormi comme un bébé.
-J'ai remarqué oui!
-Viens là, ne bouge pas.
-Qu'est-ce que tu fais?
-C'est toi qui m'as enseigné ce massage, alors laisse moi l'essayer sur toi!"

Patiemment et scrupuleusement, il essaya de dissiper son mal de dos en lui massant les épaules ainsi que les omoplates.


"Est-ce que ça va mieux?
-Un peu merci! Mais je crois que je vais me prendre une journée de repos aujourd'hui...
-Bonne idée, il faut te ménager. Tu t'occupes tellement des autres que tu en oublies parfois ton propre corps!
-C'est vrai, mais que veux-tu... C'est ça, la vie de guérisseuse. Merci beaucoup Akin, tu m'as fait beaucoup de bien! Je vais aller m'allonger en un peu...
-D'accord, je te laisse tranquille. Il faut que je retourne dans mon ancienne maison, j'ai des choses à rapporter dans notre nouvelle chambre.
-A tout à l'heure alors!"


Il arrivait encore à Târâ d'avoir besoin de souffler dans le sac en papier que sa mère lui avait donné il y a longtemps. Parfois, elle avait l'impression d'entendre des voix dans sa tête, et que son crâne allait exploser sous toutes les pensées qui l'envahissaient. Heureusement pour elle, il lui suffisait de respirer calmement et profondément pour dissiper toutes ces mauvaises influences.

Elle gardait aussi en toutes circonstances un petit flacon caché dans ses vêtements, au cas où une migraine resurgirait: elle ne voulait pas faire mauvaise figure devant Akin... Pour lui, elle voulait toujours être présentable pour lui faire plaisir. C'était pour lui qu'elle se levait chaque matin, qu'elle se préparait, dans l'espoir de lui plaire encore plus chaque jour.


Akin et elle continuaient de se voir en secret, et ce jour-là ce ne fut pas bien difficile, étant donné que Kâli avait besoin de se reposer.

Târâ accueillait toujours son amant avec un immense sourire. Savoir qu'il était là rien que pour elle, et qu'elle n'avait plus besoin de partager lui procurait une immense joie et un plaisir intense. Sentir ses lèvres sur les siennes, c'était ce dont elle rêvait chaque nuit, sachant pertinemment que c'était Kâli qui en profitait. Elle ne pouvait pas passer autant de temps que sa soeur auprès de Akin, mais elle ne s'en faisait pas, et attendait patiemment leurs rendez-vous intimes. Pourquoi se presser? Il l'aimait, il le lui avait dit... Elle aurait attendu des années pour lui.

"J'aime tellement quand tu me prends dans tes bras... J'ai l'impression que je pourrais m'envoler.
-Reste bien sur terre avec moi, je ne crois que tu aurais assez de muscles pour m'emporter! fit-il en riant."


Akin menait  son double jeu sans aucune inquiétude apparente. Târâ avait bien compris qu'elle ne devait sous aucun prétexte révéler à quelqu'un leur relation. Kâli ne se doutait de rien. Et cette situation lui convenait au plus haut point, il avait l'impression qu'il pourrait continuer à vivre ainsi pendant très longtemps. D'un côté, il y avait Kâli avec qui sa relation était sérieuse et officielle. Un jour, sans doute, il s'unirait à elle, c'était d'ailleurs ce qu'il rêvait de faire depuis longtemps, mais la jeune femme ne se sentait pas encore prête à franchir le pas. De l'autre côté, Târâ, la jeune femme adolescente avec qui il pouvait se permettre plus de libertés. Il aimait autant être avec l'une que l'autre, même si elles étaient très différentes.

Il ne pensait pas que la situation pouvait changer, pourquoi aurait-elle évoluer? Târâ ne demandait rien de plus qu'un baiser en cachette, qu'une caresse, qu'une marque d'attention. Elle avait tellement souffert d'un manque d'attention, que même une marque d'affection brève la rendait heureuse. Cela ne la dérangeait donc pas de se cacher dans les hautes herbes en compagnie du jeune homme.


"Il va falloir que j'y aille ma douce...
-Déjà... Je ne vois pas le temps passer quand je suis avec toi...
-Moi non plus. Mais Kâli ne va pas tarder à se réveiller de sa sieste, elle voudra sans doute que je sois auprès d'elle.
-Ah, oui..."

Elle se pencha en avant pour recevoir son baiser d'adieu, et il ne se fit pas prier pour le lui donner.

"Reviens-moi vite... lui murmura-t-elle.
-C'est que tu deviendrais presque exigeante?
-Oui, je t'aime... Je t'aime si fort que je pourrais vivre ma vie entière à t'embrasser!"

Il lui tapota le bout du nez pour calmer ses ardeurs, et ramassa ses vêtements.


Ika tournait un peu en rond dans la maison. Depuis que son petit-fils était parti, elle ne savait plus comment s'occuper. Il y avait bien sûr le ménage à faire, mais elle réussissait à terminer les tâches ménagères assez rapidement.

Elle continuait de cuisiner, de ranger les bouteilles de nectar laissées par Kairos en se rappelant avec  nostalgie sa jeunesse. Non pas qu'elle regrettait de ne plus être la guérisseuse en titre, surtout quand elle voyait tout le travail que Kâli avait à accomplir. Mais sa jeunesse... Quand elle était encore capable de se rendre au sommet du volcan sans aucun souci, de se promener partout où elle voulait sans trop se fatiguer. Ce n'était pas facile de vieillir...


Akin rentra à l'instant même où Kâli s'était levée. Elle vint l'accueillir dans la cuisine et prit place sur ses jambes lorsqu'il s'agit sur une chaise.

"Tu étais sorti? demanda-t-elle en baillant.
-Oui, je t'ai dit que j'allais terminer de vider mon ancienne maison...
-Ah oui c'est vrai pardon. Je suis mal réveillée...
-Tu as réussi à te reposer un peu?
-Oui, j'ai dormi quelques heures.
-Et ton dos? Ça va mieux?
-Je ne sens pratiquement plus rien, mais j'ai peur que ça ne revienne dans les jours à venir...
-Tu n'as rien pour te soulager?
-Si, mais ça ne servira à rien dans mon cas, je crois..."


La jeune femme lui sourit d'un air entendu, mais il n'avait pas l'air de comprendre ce qu'elle lui disait. Elle posa les mains sur son visage et le caressa doucement, l'air pensif.

"Tu te rappelles de notre rencontre...?
-Comment pourrais-je oublier? C'est ce jour-là que j'ai aperçu la plus belle femme que j'ai jamais vue...
-Vraiment?
-Je ne vois pas ce qui pourrait m'en faire douter! Tu as les courbes les plus parfaites, le visage le plus éclatant, une silhouette digne d'une déesse...
-Sois un peu sérieux quelques minutes!
-Mais je n'ai jamais été aussi sérieux tu sais. Quand je t'ai vue, je suis tout de suite tombé amoureux de toi..."


Kâli soupira et se laissa embrasser.

"C'est une chance que maman nous ait présentés alors.
-Effectivement.
-Moi je ne suis pas tombée amoureuse tout de suite tu sais.
-Ah non?
-Il m'a fallu un peu de temps, j'ai du apprendre à te connaître...
-Tu as toujours été un peu craintive non?
-Je crois bien. Et puis, j'ai toujours été si occupée par Târâ que je n'avais pas trop le temps de penser à tout ça... D'ailleurs, elle a l'air rayonnante en ce moment, tu ne trouves pas?
-Si, beaucoup plus joyeuse, dit-il l'air de rien.
-Oui. Je me demande bien pourquoi, mais je suis heureuse pour elle... Il était temps."


Akin ne voulait visiblement pas parler de Târâ en ce moment, aussi essaya-t-il de changer le sujet de la conversation. Il se leva, et posa la jeune femme sur la table.

"Qu'est-ce que tu fais...?
-J'ai envie de t'aimer.
-Toi, tu as encore une idée saugrenue derrière la tête...
-Ça ne te plait pas?
-Ce n'est pas ça, c'est que je voulais te parler...
-Mais je n'ai pas envie de parler de ta soeur. Quand je suis avec toi, c'est de toi que j'ai envie...
-Justement, je voulais te parler de moi..."

Son amant l'écoutait à peine, et commençait à l'embrasser de nouveau.


Elle le repoussa doucement et posa un doigt sur sa bouche.

"Ecoute-moi Akin, ça te concerne aussi.
-Qu'y-a-t-il?
-J'ai quelque chose de très important à te dire. Je pense que tu seras content..."

Il plongea son regard dans le sien, essayant de sonder ses pensées, mais n'y parvint pas. Qu'essayait-elle de lui dire?

"Je suis enceinte."

2 commentaires:

  1. Je continue de penser que tout ça va mal finir. Y'a un moment donné où le double jeu ne pourra plus continuer.
    Et je sais pas quoi penser d'Akin, il a l'air d'être à la fois manipulateur et sincère...

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    1. Akin est difficile à saisir, oui, c'est fait exprès! Mais effectivement, le double jeu est dangereux...

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