9.1.16

Episode 84: Des secrets en couleurs


Azalée avait grandit et se rendait maintenant à l'école. Elle n'était pas la plus douée de sa classe, mais elle rapportait des notes correctes, et c'était tout ce qui importait aux yeux de Kâli.

"Tu es déjà à table! fit-elle à celle qui l'appelait encore maman.
-Oui, sinon je vais être en retard à l'école...
-Le soleil vient à peine de se lever, tu as encore le temps.
-Oui, mais je voulais partir un peu en avance aujourd'hui...
-Ah?
-Je voulais voir... une copine.
-C'est bien, tu as des amis.
-Oui, oui..."

La fillette avala rapidement son petit-déjeuner, et laissa sa place à Kairos qui était lui aussi prêt à commencer sa journée.



Quand il fut bien certain que sa nièce n'était plus à la maison, il prit une profonde inspiration avant d'entamer la conversation avec sa soeur.

"Kâli... Je crois que le temps est venu. Tu ne crois pas?
-Le temps...?
-Tu sais bien de quoi je parle. Je croyais qu'on s'était mis d'accord, Azalée va à l'école maintenant... Tu l'as entendue toi-même, elle s'est fait des amis. Il est inévitable que l'on va lui poser des questions, les enfants seront curieux parce que leurs parents leur auront raconté des choses sur sa naissance... Tu connais les rumeurs aussi bien que moi.
-Bien sûr...
-Et aucune ne s'approche vraiment de la vérité. Il vaudrait donc mieux que tu lui en parles, et rapidement.
-Mais elle est encore si jeune..."

Kairos lui adressa un regard dur et sévère. La jeunesse n'excusait pas tout, et il était persuadé qu'elle était en âge de comprendre.


"Je ne te demande pas de lui dire que sa mère a tué la moitié de notre famille.
-Notre soeur, je te rappelle!"

Kâli n'aimait pas la façon dont il parlait parfois de Târâ, comme si elle avait été une étrangère.

"Oui, Târâ. Lui as-tu jamais parlé de son existence? Je ne crois pas... Il faut que tu le lui dises. Si tu as encore de l'amour pour ta soeur, Kâli, il faut que tu dises à sa fille qu'elle existe... C'est la moindre des choses, tu ne crois pas?"

Elle sentit son coeur balancer. Il avait raison... Si elle aimait Târâ autant qu'elle le disait, elle ne pouvait pas continuer à cacher sa tombe à Azalée encore plus longtemps. Résignée, elle soupira.

"D'accord, je... J'en parlerai à Azalée quand elle rentrera.
-C'est bien. Crois-moi, c'est le meilleur choix à faire."


La journée lui parut longue. Elle ne faisait qu'attendre, et elle cherchait le meilleur moyen d'en parler avec la fillette. Elle qui ne devait même pas se douter des secrets de sa famille...

Kâli passa la journée à observer les gens aller et venir dans la maison. Lily ne restait plus aussi souvent qu'avant, avec son travail, et Kairos aussi allait et venait sans cesse dans le village, ne se posant que très rarement.

En début d'après-midi, Cosmos rentra en compagnie de la jolie Keira. C'était une adolescente très sympathique, et il n'était pas difficile de voir que Cosmos avait un faible pour elle. De là à savoir si c'était un véritable coup de coeur, ou un amour passager, il était plus difficile de le savoir... En tout cas, elle lui souhaitait de connaître l'amour, et de ne pas chuter trop fort lorsque les sentiments s'estomperaient, s'ils devaient le faire...


Enfin, Azalée rentra de l'école. Kâli sentit son coeur s'emballer, mais elle devait rester calme et garder le contrôle d'elle-même.

"Alors cette journée à l'école?
-C'était bien! La maîtresse nous a lu une nouvelle histoire, je l'ai beaucoup aimée.
-C'est très bien. Nous regarderons tes devoirs un peu plus tard aujourd'hui, d'accord?
-Pourquoi ça maman?
-Je... Il faudrait que je te parle de quelque chose."

La fillette la regarda d'un air interrogateur. Il était rare que sa mère fasse l'impasse sur les devoirs, surtout en début de semaine...

"Viens, je t'emmène dans un endroit où nous serons tranquilles pour parler toutes les deux."


Elles passèrent toutes les deux devant Cosmos et Keira qui semblaient bien s'amuser. Azalée les regarda avec envie, elle aussi aurait aimé s'amuser... De quoi sa mère pouvait-elle bien avoir envie de lui parler? D'autant plus qu'elle souhaitait se trouver seule avec elle! Elle ne comprenait pas, elles n'avaient jamais eu besoin de s'isoler pour parler de quoi que ce soit.

"C'est loin maman?
-Non, nous allons juste nous poser à la sortie du village.
-Pourquoi?
-Je voudrais te faire part d'un secret... Il vaut mieux que nous soyons tranquilles pour ça."

La fillette hocha la tête. Inutile de se tracasser, après tout, elle allait bientôt savoir de quoi il s'agissait.


"Maman, est-ce que c'est...?
-Oui, c'est le cimetière du village. Viens."

Azalée hésita un instant, cet endroit semblait bien sinistre, et elle n'était pas certaine de vouloir y entrer. Kâli lui prit cependant la main, et elle l'entraîna avec elle. Elles franchirent toutes deux les barrières qui délimitaient le terrain, et la fillette se laissa guider parmi les tombes. Tous ces gens étaient donc morts...?

"Il y a quelque chose que j'aurai dû te dire depuis bien longtemps Azalée, mais je... je n'en ai jamais eu le courage à vrai."

Elle leva les yeux vers celle qu'elle considérait encore comme sa mère, intriguée.

"Mais maintenant, je pense que tu es assez grande pour comprendre, alors..."


Kâli mena Azalée jusqu'à la tombe de Târâ. Par où commencer... Elle avait beau y avoir réfléchi durant des heures, elle ne savait pas vraiment comment aborder le sujet. C'était bien plus difficile que ce qu'elle avait pu imaginer.

"Azalée, tu sais... Je t'aime plus que tout, et j'espère que malgré ce que je vais te dire, rien ne changera entre nous."

Kâli fit une pause, mais elle n'obtint pas de réponse. Sa nièce semblait perplexe, elle n'avait pas d'autre choix que de poursuivre.

"Contrairement à ce que j'ai pu te laisser croire, je... je ne suis pas ta vraie mère. Je veux dire, ce n'est pas moi qui t'ai mise au monde...
-...Quoi? Je suis... je suis la fille de tonton Kairos? demanda-t-elle abasourdie.
-Non Azalée..."


Elle se tourna vers elle pour lui faire face.

"Tu... Enfin, Kairos et moi avions une soeur, une petite soeur. Elle s'appelait Târâ, et c'était elle ta mère... poursuivit doucement Kâli.
-Mais... Je ne comprends pas... Pourquoi...?"

Kâli s'approcha d'elle et s'accroupit près de la tombe.

"C'est ici qu'elle repose désormais... Elle... Elle est morte à ta naissance Azalée, et c'est moi qui aies pris soin de toi depuis tout ce temps, je te considère comme ma fille tu sais."

La fillette mit quelques secondes avant d'assimiler toutes les informations que sa tante venait de lui donner. Sa véritable mère, morte? Mais alors...


"Mais alors... pourquoi est-ce que ce n'est pas mon papa qui s'est occupé de moi? demanda-t-elle tout à coup.
-Il... Ton père n'est plus de notre monde non plus Azalée, je suis désolée. Il nous a quittés quelques temps avant ta naissance..."

Kâli se mordit les lèvres. Ce qu'elle racontait n'était pas vraiment un mensonge, c'était d'ailleurs la vérité... Tant que la fillette ne lui demandait pas les circonstances dans lesquelles ses parents avaient disparu, elle n'était pas obligée de mentir. La sentent fébrile, elle serra Azalée contre elle.

"Il... il fallait que tu le saches, je ne pouvais pas continuer à te garder comme ça dans l'ignorance... Je sais que c'est difficile, et ta mère me manque tant, je pense à elle tous les jours. Tu lui ressembles tellement tu sais."

La fillette ne savait pas quoi penser de tout ça. Elle n'était pas vraiment triste d'apprendre la mort de sa mère, non... Après tout, Kâli avait toujours été sa mère et elle le resterait. C'était plutôt une sorte de choc, d'apprendre qu'elle n'était finalement pas celle qu'elle croyait être.


Lorsqu'elle fut de retour à la maison, Cosmos était en grande conversation avec Joss. Depuis qu'il était passé dans la classe supérieure, la maison était toujours pleine de monde, il invitait des amis tous les jours, et cela rendait leurs journées beaucoup plus vivantes.

Azalée appréciait particulièrement Joss, qu'elle trouvait gentil et qui la faisait toujours rire. Cependant, ce jour-là, elle n'avait pas tellement envie de passer du temps en leur compagnie.

"Salut Azalée! Ça va? Tu as une drôle de mine..."

Elle hocha légèrement la tête, et rentra à l'intérieur sans même leur jeter un coup d'oeil.

"Elle n'a pas l'air en forme, fit-il remarquer.
-Ya des jours qui sont comme ça, répondit Cosmos à qui l'on n'avait pas encore révélé la vérité."


La fillette s'installé confortablement sur le canapé, près de la bibliothèque, et forma une haute piles de manuscrits qu'elle avait trouvés dans l'étagère. C'était donc de cela que Kâli voulait parler... Des dizaines de livres, manuscrits, journaux intimes et livres de recettes s'étaient entassés dans la famille au fil des générations. Chacun y racontait les problèmes de sa petite vie, ses bonheurs, ses souhaits...

C'était là toute l'histoire de ses ancêtres, et elle se révélait fort intéressante. Peut-être allait-elle trouver des informations concernant sa vraie mère? Maintenant qu'elle connaissait son existence, elle avait envie d'en apprendre plus sur elle. Comme elle avait vécu, ce qu'elle avait pensé en apprenant qu'elle allait avoir un enfant... Avait-elle choisi son prénom? Tant de choses qu'elle aurait pu demander à Kâli, mais qu'elle préférait découvrir elle-même.

Elle ne savait cependant pas que Kâli avait pris soin de cacher les journaux intimes de Târâ.


Lorsqu'elle entra sous la douche, de nouvelles questions se mirent à l'assaillir. Une arrière-arrière-arrière-grand-mère qui se retrouvait perdue sur une île déserte, sans savoir d'où elle venait, il y avait de quoi se sentir curieux... Comment se faisait-il que cette femme ait été abandonnée?

Azalée ne se sentait pas naufragée, au contraire, elle était née et avait grandi au village, pour elle, il n'y avait absolument rien d'anormal à la situation. Mais ce qui s'était passé des années avant sa naissance commençait à l'intéresser, et maintenant, elle avait une foule de questions auxquelles elle voulait des réponses sur la généalogie de sa famille. Et il n'y avait qu'en fouillant les manuscrits qu'ils avaient qu'elle pourrait connaître certains détails.


Kairos était attablé lorsqu'elle vint prendre son dîner. Elle se sentait toujours un peu bizarre, un peu ailleurs. La nouvelle l'avait plus que chamboulée, et Kairos remarqua que quelque chose n'allait pas.

"Tout va bien Azalée?"

Elle leva les yeux vers lui. Târâ était aussi sa soeur... Lui aussi avait du savoir bien avant elle.

"C'est juste que... Maman m'a dit que... Enfin, je ne sais même pas si je peux encore l'appeler maman..."

Kairos fit un geste de la tête entendu, et l'invita à s'asseoir en face d'elle.

"Kâli est toujours ta mère, tu sais... Ça ne change absolument rien à tout ce qu'elle a fait pour toi. C'est moi qui aies insisté pour qu'elle te raconte la vérité, je pense qu'il fallait que tu le saches Azalée."


La fillette se coucha en repensant à ce que son oncle lui avait dit. Oui, Kâli serait toujours sa maman... C'était elle qui l'avait élevée, qui l'avait nourrie, elle avait toujours eu ce visage souriant aussi loin qu'elle s'en souvienne. Malgré sa peine, malgré son chagrin d'avoir perdu sa soeur... Kâli avait été une mère exemplaire pour elle.

Il allait lui falloir quelques jours pour se remettre et accepter totalement la nouvelle. Savoir que son père était mort, elle l'avait toujours su, et ce n'était pas ce qui lui pesait le plus sur le coeur. Mais découvrir que sa mère n'était en réalité pas sa mère, mais sa tante... Il y avait de quoi se sentir bizarre. Le sommeil mit longtemps avant de l'envelopper de ses bras lourds et soyeux. Etait-elle en train de dormir, ou bien cette journée n'avait-elle été qu'un long rêve dont elle allait bientôt se réveiller...? Tout devenait flou, et elle tomba dans un sommeil si profond, qu'elle n'entendit pas sa mère venir se coucher près d'elle.

"Dors bien mon ange... Je serai toujours là pour toi."


Quand elle se réveilla le lendemain, la maison lui paraissait bien calme. Il ne restait plus que Cosmos à la maison, tous les adultes étaient partis à droite et à gauche dans le village.

"Tu as bien dormi? demanda-t-il doucement quand elle vint manger en sa compagnie."

Il savait. Azalée était certaine qu'on lui avait déjà raconté le secret de sa naissance, et que c'était pour cette raison qu'il semblait faire attention à ce qu'il disait.

"Oui, très bien. Et toi?
-Bien aussi! Ça te dit de venir avec nous après la classe? On va se rendre au terrain des festivités, Joss apportera son tapis de glisse à eau...
-C'est gentil, mais je n'en ai pas très envie. Merci quand même."

Cosmos n'insista pas, elle avait sans doute besoin d'un peu de solitude.


Elle se retrouva effectivement seule après les cours de la journée, mais ce n'était pas pour lui déplaire. Elle s'installa sur l'aire de sable qui se trouvait non loin de la salle de cours, et elle commença à creuser et à sculpter un peu au hasard.

Elle entendait, non loin de là, les autres en train de s'amuser. Aurait-elle du accepter la proposition de Cosmos? Elle n'avait pas vraiment envie de se mêler à la foule, même si Joss aurait certainement su comment la faire rire... Elle n'était pas certaine d'avoir envie de rire tout de suite.

Elle ne parvenait pourtant pas à faire grand-chose de son tas de sable. Sans y prendre garde, elle ne cessait de le détruire, avant de reprendre sa construction, si bien qu'elle n'arrivait jamais à le terminer.

"Je devrais rentrer au lieu de rester là... se dit-elle."


Mais alors qu'elle s'apprêtait à se relever, son regard s'attarda sur quelque chose d'enfoui dans le sable.

"Mais qu'est-ce que c'est que ça..."

Elle creusa un peu plus, et déterra une pierre de couleur bleuté. Elle la prit en main, elle n'avait jamais vu de pierre aussi belle de sa vie. Elle semblait pourtant très fragile et friable, et quand elle resserra un peu les doigts dessus, elle vit que la pierre tombait en poussière.

"Oh..."

Tout n'était-il donc que poussière et fragilité dans ce monde? Une larme coula sur sa joue, puis tomba dans le creux de sa main, où reposait la poussière bleue.


Un étrange mélange se produisit alors: l'eau se dissipa dans les grains de poussière pour former une pâte assez épaisse. Lorsqu'elle voulut s'en débarrasser, Azalée remarqua qu'une trace bleue était restée sur sa main.

Elle eut soudain une illumination. Une idée brillante qui lui traversa l'esprit.

Aussitôt, elle oublia tous les soucis qui l'avaient assaillie jusqu'à présent, et elle creusa aussi vite que possible dans le sable qui l'entourait. Elle trouva plusieurs autres de ces pierres friables, de plusieurs couleurs. Elle ne savait pas du tout de quoi il s'agissait, elle aurait bien le temps de demander à sa mère plus tard. Pour l'instant, elle avait juste envie de découvrir si sa théorie tenait la route...


Elle se rendit dans l'arrière-cours de la maison, où reposaient de vieilles planches en bois qu'on n'avait pas réussi à teindre.

Azalée regarda autour d'elle, et attrapa une autre planche, blanche cette fois-ci, et elle la cala comme elle put sur le trépied de fortune qu'elle avait improviser.

Elle courut à la cuisine pour prendre quelques récipients, dans lesquels elle versa ses poudres colorées, puis elle alla puiser un peu d'eau dans le puits du jardin. Enfin, elle versa quelques gouttes dans chacun des récipients.

Elle resta un long moment accroupie, à regarder ces mélanges. Se pourrait-il... Elle respira un grand coup et tailla une petite branche qui pourrait lui servir de pinceau. Et, enfin, elle se lança dans une activité dont elle n'avait encore jamais entendu parler.


Kâli ne rentra à la maison qu'en fin de journée. Elle s'était levée tôt, en pensant pouvoir rentrer au plus vite à la maison pour passer du temps avec Azalée, mais elle avait été prise de court par toutes les tâches à accomplir au village.  Le centre de santé qui avait ouvert il y a peu avait besoin d'être réaménagé, et cela lui avait pris beaucoup plus de temps que prévu. Ce n'était même pas terminé, mais au moins, il était beaucoup plus accueillant à présent.

La maison était calme lorsqu'elle arriva, et elle se demanda où pouvait bien se trouver la fillette. Elle n'était ni au salon, ni dans sa chambre. Est-ce que Cosmos l'avait emmenée quelque part pour lui changer les idées?

"Azalée? appela-t-elle.
-Maman! Je suis dans la cours!"


Kâli sortit alors à nouveau rejoignit la petite voix qui lui avait répondu.

"Eh bien, qu'est-ce que tu fais dehors! La mauvaise saison est bien avancée pourtant!
-Regarde maman ce que j'ai découvert! s'exclama Azalée toute excitée.
-Quoi donc...?"

Sa mère s'approcha d'elle en ouvrant des yeux ronds.

"Mais... Mais c'est...
-J'ai appelé ça de la peinture!! Je ne savais pas quoi dessiner, alors... J'ai essayé de faire Luna. Tu sais, celle qui est morte en pleine mer... Je l'ai lu dans un des livres que tu m'as donnés."

Kâli resta bouche bée devant le tableau inachevé.


4 commentaires:

  1. J'aime beaucoup la façon dont elle découvre la peinture ! Et c'est marrant de "revoir" Luna après tant de temps !
    Je suis bien contente que la petite ait bien pris la vérité, ça fait un problème de moins

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci! Et nous ne reverrons pas que Luna :D

      Supprimer
  2. Et une petite peintre, une! Et coucou Luna! Azalée est bien l'héritière si elle l'a "vu". Reste à savoir comment et pourquoi :D

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. non elle ne l'a pas vu, c'est une représentation qu'elle se fait d'elle suite à ses lectures :)

      Supprimer