30.12.15

Episode 81: Le deuil


Kâli serra l'enfant dans ses bras. Il n'était né que depuis quelques jours, et les nuits étaient pourtant déjà très difficiles, le bébé n'arrivait pas à dormir plusieurs heures d'affilée, il fallait donc se lever pour le distraire.

"Je suis là, tout va bien..."

Elle le regarda avec un visage tendre et doux. Une fille... Elle avait toujours voulu une fille, et si elle avait pu mener sa grossesse à terme, elle aurait certainement appelé sa fille Azalée. C'était la raison pour laquelle elle avait décidé de donner ce prénom au bébé de Târâ... Cet enfant qu'elle avait réussi à sauver, malgré la situation.

Trop faible pour survivre au coup qu'elle avait reçu, et pour mettre son bébé au monde, Târâ s'était laissée partir pour le royaume des esprits. Kâli avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour la sauver, mais... elle n'avait réussi qu'à garder la petite Azalée auprès d'elle.



Les quelques jours qui avaient suivi cette nuit-là restaient flous pour la jeune femme. Elle avait l'impression d'être restée dans une sorte de torpeur, un brouillard qu'elle n'aurait pas pu dissiper tout de suite.

Tous les matins, elle se rendait au cimetière du village, qui avait subitement pris plusieurs membres de sa famille. Il y avait bien sûr la tombe de ses parents, et puis celle de son enfant, celui qu'elle  n'avait même pas pu serrer contre elle...

La tombe de Akin. Cet homme qui l'avait trompé, et qu'elle n'arrivait pourtant pas à haïr, malgré la colère qui grondait encore légèrement en elle.

Et puis, bien entendu, la tombe sur laquelle elle passait le plus de temps, celle de sa petite soeur adorée... Sa soeur qu'elle ne reverrait plus jamais.


Kâli avait toujours du mal à retenir ses larmes. Ce qui s'était passé était une véritable tragédie, et elle se demandait si elle quitterait un jour ses vêtements de deuil. Elle avait toujours tout fait pour protéger sa petite soeur, et pour faire en sorte qu'elle se sente bien et en sécurité. Elle n'avait pas réussi... Tout ce qu'elle avait fini par faire l'avait conduite à la mort. Elle avait tué sa soeur... N'aurait-il pas mieux valu se laisser mourir, pour lui laisser la vie sauve? Azalée allait vivre sans sa mère... Elle qui n'avait déjà plus de père.

Les larmes continuaient de couler sur son visage, jours après jours. Comment pourrait-elle oublier ce qu'elle avait fait? Comment pardonner à sa soeur les actes qu'elle avait commis? Même si après tout, ce n'était pas vraiment de sa faute... Akin s'était joué d'elle, elle avait elle aussi beaucoup souffert. Et ses capacités limitées ne l'avaient pas aidée à y voir plus clair...


Quand elle était allée chercher du secours chez Kairos au beau milieu de la nuit, il avait su agir avec beaucoup de sang froid. Sanglotante et couverte de sang, elle avait tenté avec beaucoup de mal de lui expliqué la situation, et il l'avait suivie immédiatement. En tant que chef du village, il n'avait pas pu cacher un tel événement au reste des habitants, mais il avait tout fait pour que personne ne vienne salir la mémoire de Târâ. Elle était également sa petite soeur, et apprendre ce qui était arrivé lui avait aussi brisé le coeur...

Personne n'avait jamais pensé qu'un tel accident puisse arriver.

"Comment te sens-tu? demanda-t-il à Kâli, sachant que c'était elle qui avait été la plus proche de Târâ."

Elle haussa les épaules, et désigna un livre du menton.

"C'est un des journaux intimes de Târâ... Je n'arrive pas à croire que nous ayons pu passer à côté de tout ça... Moi qui croyais être à son écoute, en fait, j'étais à côté de la plaque..."


Son frère lui posa une main sur l'épaule et lui adressa un léger sourire.

"Tu as toujours été une soeur formidable, si tu n'as pas vu à quel point Târâ ne se sentait pas bien dans sa tête, c'est qu'elle cherchait à te le cacher... Ne t'en veux vraiment pas pour ça.
-C'est que... Elle était si fragile..."

Des larmes coulèrent à nouveau sur son visage. Kairos la prit par la main, et l'emmena à l'intérieur de sa maison.

"Reste chez nous autant de temps que tu le souhaites, tu es la bienvenue.
-Je ne voudrais pas vous gêner...
-Ne dis pas de sottises. Lily est ravie de t'avoir auprès de nous, et comme ça, Cosmos pourra faire plus ample connaissance avec Azalée. Ils sont cousins après tout."

Reconnaissante, Kâli hocha la tête.


Elle ne se voyait pas retourner dans sa maison d'enfance. Il y avait tant de souvenirs dans cette maison, de nombreux souvenirs heureux bien entendu, mais elle savait que l'image de Târâ continuerait de la hanter pendant de longs moments. Elle ne savait pas si elle serait capable d'y retourner un jour, d'autant plus qu'elle y serait seule avec Azalée.

Vivre avec Kairos lui permettait en plus de passer du temps avec son neveu, Cosmos. Le petit garçon peinait parfois sur ses devoirs, et elle lui proposait de l'aider. Ce n'était pas un problème pour elle, et cela lui permettrait de progresser.

"Merci tatie, tout devient très facile avec toi!
-Si tu as d'autres problèmes, demande-moi!"


"Comment ça se fait que tu sais tellement de choses Tatie?"

Cosmos admirait beaucoup sa tante. Savoir qu'elle allait vivre avec lui pendant un moment le remplissait de joie, d'autant plus qu'ils partageaient la même chambre. Il évitait cependant de montrer trop d'enthousiasme, même s'il était encore jeune et qu'il n'avait pas tout compris, il savait que quelque de grave était arrivé dans sa famille, et que c'était la raison pour laquelle sa tante Târâ n'était plus en vie... Il n'avait pas assisté à l'enterrement, mais à la vue des visages sombres dans les rues du village, il savait qu'elle n'était pas simplement partie rejoindre les esprits.

"Oh tu sais, on apprend beaucoup à force de vivre! Je ne suis plus toute jeune non plus, j'ai vécu des choses qui m'ont appris beaucoup.
-Je veux être comme toi quand je serai grand!
-Haha, c'est gentil! Allez viens, on va se coucher, il commence à se faire tard!"


Kairos et Lily allaient eux aussi se coucher. Les journées étaient longues depuis quelques temps, depuis que leur famille avait été décimée. Kairos était fatiguée, il avait peu de temps pour faire son deuil, et devait constamment cacher son chagrin: en tant que chef, il ne pouvait pas apparaître en public aussi miné et peiné qu'il l'était quand il se retrouvait seul avec Lily.

"Encore une journée de terminée... soupira-t-il.
-Les prochaines ne pourront qu'être meilleure, tu verras. Vous remonterez la pente, Kâli et toi, j'en suis sûre.
-C'est tellement difficile... Je me demande comment va grandir la petite Azalée. Savoir tout ça va être difficile pour elle.
-Nous lui en parlerons quand elle sera en âge de comprendre. Pour le moment, elle a surtout besoin d'amour, fit-elle remarquer.
-Heureusement, Kâli s'en occupe très bien...
-Pour le moment, oui. Mais nous sommes là aussi, elle n'est pas toute seule. Nous formons encore une famille..."

Kairos lui sourit. L'entendre parler de façon si douce et réconfortante lui mettait du baume au coeur, et l'aidait à tenir le coup.


Kâli passait énormément de temps avec le bébé, c'était vrai. Quelque part, cela comblait son désir d'être mère qui avait été détruit. Elle qui avait toujours eu peur de s'engager, elle avait fini par se sentir prête à avoir un enfant... Ne pas avoir pu tenir cet enfant dans ses bras la remplissait de chagrin. Alors, dès l'instant où elle avait vu Azalée, où elle l'avait prise contre elle, elle avait tout de suite senti qu'elle pourrait s'en occuper... Qu'à défaut d'être une mère, elle pourrait au moins l'aimer comme si elle l'était.

"Alors ma petite puce, comment tu vas aujourd'hui? Tu as fait un gros dodo? C'est bien, tu es sage, tu n'as pas réveillé ton cousin Cosmos cette nuit. Tu sais il a besoin de dormir, il va à l'école tous les matins lui!"

Elle déposa un baiser sur son front, puis la recoucha pour aller lui préparer un biberon de lait.


Doucement, il lui fallait reprendre ses activités quotidiennes. Lily continuait de s'occuper à merveille de son intérieur, mais elle s'occupait également du centre de documentation du village, où l'on regroupait toutes sortes de documents et de livres pour ceux qui en avaient besoin. Elle n'était donc pas toujours disponible, et Kâli était bien décidée à l'aider à garder la maison propre et en bon état.

Elle avait de toute façon beaucoup de temps pour elle désormais. Târâ n'était plus là, et Azalée dormait une grande partie de la journée...

Elle n'avait pas encore repris ses activités de guérisseuse. Elle ne trouvait pas le courage de sortir de la maison, pour aller ailleurs qu'au cimetière. Qu'allaient lui dire les villageois? Elle ne voulait surtout pas que l'on salisse la mémoire de sa soeur, ou qu'on la rabaisse... Cela, elle ne l'aurait pas supporté.


Le soleil l'attirait cependant beaucoup, et la lumière du jour lui manquait. Elle n'était pas partie se balader depuis un bon moment, et se contentait de manger dehors sur la grande table en bois du jardin. Elle n'avait pas la force d'aller plus loin. Et puis de toutes façons, elle ne pouvait pas laisser Azalée toute seule... Kairos avait ses devoirs de chef à accomplir. Cosmos était encore trop jeune, et elle ne voulait pas donner ce rôle de mère à Lily. Sachant qu'Azalée était la fille de Târâ et d'Akin, Kâli pensait qu'il était normale que ce soit elle qui s'en occupe...

Une main se posa sur son épaule.

"Va te reposer, tu as l'air fatiguée.
-Mais c'est bientôt l'heure du biberon d'Azalée, je ne peux pas...
-Je m'en occuper, ne t'en fais pas.
-Mais...
-Je suis son oncle non? Je peux bien faire ça!"


Kâli sourit faiblement à son frère. Oui, il avait sans doute raison... Elle hocha la tête, et partit s'allonger dans un coin du jardin, à la lumière du soleil.

Kairos entra dans la chambre où se trouvait le bébé. Il l'entendit gazouiller légèrement, elle était donc réveillée. Il la prit doucement dans ses bras, et fut tout étonné de sa légèreté. Cela lui rappelait l'époque où Cosmos était né, lui aussi avait été tout aussi petit et fragile...

Il observa attentivement les traits de sa petite nièce. Elle avait un visage plutôt rond et candide, comme celui de Târâ. Mais ses yeux semblaient plus foncés, plus noirs... Les yeux de Akin, sans doute. Elle était adorable, mais Kairos avait du mal à accepter le fait qu'elle soit le fils de l'homme qui avait brisé sa famille. Sans lui... rien de tout cela ne serait arrivé. Il en était persuadé.


Cosmos aimait passer du temps à regarder sa petite cousine, mais il avait aussi  besoin de se dépenser et de courir dans tout le village. Aussi passait-il une grande partie de ses après-midi près de l'école, où se trouvait un immense tas de sable dans lequel ils avaient la permission de jouer.

Il aimait construire des maisons de toutes sortes avec ce sable, qu'elles soient petites ou grandes, pauvres ou fastueuses. C'était un jeu qu'il adorait, et dans lequel il pouvait passer de nombreuses heures.

Parfois, un camarade de classe venait l'aider dans ses constructions. En tant que fils du chef du village, il les impressionnait un peu, mais au fur et à mesure que le temps passait, on se rendait compte qu'il n'était qu'un enfant tout à fait normal comme les autres, et il réussissait à se faire quelques amis.


Il devait travailler dur pour réussir à l'école. Kairos exigeait de lui qu'il ait de bons résultats, ce qui n'était pas toujours facile car il n'avait pas hérité des capacités de son père ou de sa tante.

Mais Kâli lui donnait un coup de pouce chaque fois qu'elle le pouvait, et il était heureux de constater qu'il accomplissait des progrès grâce à son aide. Bientôt, il serait certainement capable de faire ses devoirs tout seul, et de les faire justes! Sa tante avait conscience qu'on attendait beaucoup de lui étant donné sa famille, et elle essayait de lui montrer que tout pouvait devenir facile avec un peu de persévérance et de sérieux.


Kâli faisait de son mieux pour prendre soin d'Azalée. De nourrisson, elle était passé à bébé, plus vivace et plus éveillée.

Des cheveux avaient poussé sur sa tête, des cheveux noirs comme ceux de sa mère, et les prévisions de Kairos s'étaient révélées justes: elle avait les yeux noirs de son père.

Kâli l'emporta dans le jardin, et la fit s'asseoir dans la chaise construite pour elle. Azalée avait encore un peu de mal à se tenir assise, mais le dossier de la chaise l'aidait à se maintenir droite.

"Il est grand temps de manger ma chérie! Et si on goûtait un peu de soupe de champignons aujourd'hui? Tu vas voir, c'est délicieux!"

Sa tante lui préparait toujours une grande diversité de repas. Elle voulait qu'elle puisse manger de tout, et que ses goûts soient les plus larges possibles.


Elle était aussi tout particulièrement attentive à son développement intellectuel. Etant donné les problèmes qu'avaient connu sa mère, il n'aurait pas été étonnant de voir quelques troubles surgir chez Azalée, et plus tôt on décèlerait ce type de problèmes, plus facile il serait de les traiter. Mais l'enfant semblait totalement normal.

Elle était curieuse du monde qui l'entourait, et appréciait de regarder les images qu'on pouvait trouver dans certains livres. Elle commençait à reconnaître les visages qui lui étaient familiers, et à apprécier de passer du temps avec chacun des membres de sa famille.

Kâli était rassurée. Azalée allait pouvoir avoir une enfance normale... Et quant à elle, peut-être allait-elle pouvoir cesser de s'inquiéter, et laisser son chagrin s'envoler...


Un jour, elle décida de confier Azalée à Lily. Elle avait vraiment besoin de sortir et de prendre l'air, elle n'en pouvait plus de rester enfermée à la maison vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas traversé ces rues, qu'elle ne s'était pas rendue au parc central... Rien n'avait changé. Tout semblait exactement pareil qu'avant... Bien sûr, ce n'était pas vrai. Tout avait changé, et rien ne serait comme avant la mort de Târâ.

Alors qu'elle allait faire demi-tour, une villageoise qu'elle connaissait bien l'accosta.

"Kâli! On ne vous voit plus souvent en ce moment! Je suis bien contente de vous voir un peu dehors, ce ne doit pas être facile en ce moment, c'est sûr...
-Ona! Non effectivement, c'est assez difficile... On essaie de faire aller, bien sûr, mais ce ne sera jamais pareil.
-Est-ce que c'est vrai ce qu'on raconte? demanda soudain ladite Ona.
-Et qu'est-ce qu'on raconte?
-Eh bien... Je ne veux pas avoir l'air d'être une colporteuse de ragots, mais certains prétendent que... que Târâ aurait été folle, si vous voyez ce que je veux dire..."

Kâli sentit ses membres se raidir. D'où tenait-elle cette information?

"Excusez-moi Ona, je dois y aller. A bientôt."


Elle s'éclipsa aussi vite que possible. Comment pouvait-elle savoir que Târâ n'avait jamais été en possession de tous ses esprits? Kairos lui avait assuré qu'il avait fait tout son possible pour préserver l'honneur de leur petite soeur...

Elle ne voulait pas en entendre plus. Il n'était pas question qu'elle entende qui que ce soit dire du mal de sa soeur, jamais! Il allait falloir faire taire ces rumeurs, même si elle ne savait pas encore comment. Tout était fini à présent... Qu'on laisse Târâ reposer en paix. C'était idiot de cracher sur les morts, eux qui ne pouvaient plus se défendre...

Ses pas l'entraînèrent en dehors des limites du village, et elle poursuivit son chemin jusqu'aux vieilles ruines de l'ancien temple. Elle se souvenait des heures passées à jouer ici en compagnie de Târâ, il y avait tant de souvenirs enfouis qui remontaient à la surface...


Les ruines avaient quelque chose d'effrayant, et rien ne plaisait davantage aux deux fillettes que de se faire un peu peur avant de devoir aller se coucher. Elles s'échappaient de la maison en faisant bien attention à ne pas être remarquées, et elles couraient en direction du vieux temple. Là, elles s'y inventaient des histoires, des scenarii à accomplir pour pouvoir rentrer chez elles saines et sauves. Il leur était arrivé tout un tas d'aventures... Elle avait l'impression que tout s'était passé la veille.

Elle descendit les escaliers, et s'avança dans un long couloir sombre. Les murs, les torches, tout était encore semblable à ses souvenirs.


Tout au bout de ce long couloir, elle entra dans une vaste salle qui comportait de nombreuses statues. D'anciennes divinités que le village avait oubliées, et qu'il ne vénérait plus depuis plusieurs années. D'anciens coffres reposaient également là, et malgré leurs efforts, Kâli et Târâ n'avaient jamais réussi à les ouvrir. Que pouvaient-ils donc contenir pour être à ce point scellés?

Des trésors perdus reposaient aussi aux pieds des statues. D'anciennes pièces d'or qu'elles avaient admirées de nombreuses fois, sans pour autant les ramener à la maison. Qu'en auraient-elles fait? Les trésors n'avaient plus le même charme une fois qu'on les avait ramené chez soi, aussi avaient-elles décidé de les garder ici, tout en s'assurant régulièrement que personne ne les avait jamais pillées.

"Tant de choses nous sont arrivé depuis ce temps-là, n'est-ce pas Târâ..."


"Et si on allait se coucher? Il se fait tard, tu ne crois pas ma puce? Une histoire, et puis dodo!"

Lily s'occupa entièrement de la fillette ce soir-là, ne voyant pas Kâli revenir. Elle n'était cependant pas inquiète, il lui fallait du temps pour se remettre... C'était la première fois qu'elle s'éloignait autant de la maison, et Azalée semblait un peu inquiète. Cependant, la fillette était rassurée de voir que Lily était toujours là, et elle avait attendu patiemment toute la journée.

"Kâli reviendra tout à l'heure, pendant que tu dormiras!  fit Lily en voyant les yeux de l'enfant chercher autour d'elle."


Il était en effet bien tard quand Kâli décida de retourner à la maison. Elle avait passé plusieurs heures dans les différentes salles du temple, à se remémorer divers souvenirs en compagnie de sa soeur, et lorsqu'elle sortit, l'obscurité totale était tombée.

"Adieu, ma chère Târâ... murmura-t-elle en se retournant une dernière fois. Puisses-tu te reposer en paix à présent... Je saurai prendre soin de ta fille, ne t'inquiète pas... Je ferai tout ce que je peux pour qu'elle ait une vie heureuse et agréable. Je te le promets."


Elle dormit peu cette nuit-là, mais ce fut un sommeil lourd et reposant, comme elle n'en avait pas eu depuis longtemps. Elle se réveilla en même temps qu'Azalée, et elle lui adressa un large sourire en ouvrant les yeux.

"Bonjour ma chérie, alors tu as bien dormi?"

La petite fille lui répondit gaiement par des gazouillis, et Kâli se dépêcha de sortir de la pièce en sa compagnie, pour ne pas réveiller Cosmos.

Elle lui ôta son pyjama, la lava avec de l'eau fraîchement puisée, puis l'installa pour le petit-déjeuner. Il était grand temps de faire son deuil, et de penser un peu à l'avenir qu'allait avoir la fillette.


La matinée commençait bien, et un soleil superbe brillait au-dessus de leurs têtes.

Cosmos étant en jour de congés, il était impatient de pouvoir jouer avec Azalée, et surtout, de lui raconter des histoires: c'était son activité favorite. Lui qui était fils unique était ravi d'avoir de la compagnie, quand bien même la fillette était encore un peu trop jeune pour vraiment discuter avec lui, mais il la considérait comme sa soeur, et certainement qu'elle le regardait avec les yeux d'une petite fille pour son frère...

2 commentaires:

  1. Azalée est trop mignonne, elle me fait beaucoup penser à Ika :)
    J'espère que toute la famille surmontera cette épreuve !

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    1. oui c'est vrai qu'elle a les yeux de Ika, je trouve ça super!

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